Nous assistons depuis l’élection présidentielle à une avalanche de décisions, de lois, de projets qui relèvent tous de la même logique : bouleverser le modèle social français en remettant en cause les solidarités qui se sont construites et les garanties que les salariés ont conquises, tant dans le privé que dans le public.

Après une période euphorique, de premiers nuages viennent obscurcir l’horizon du gouvernement et la contre-attaque sociale a commencé.

Nous nous devons de la continuer jusqu’à l’obtention de résultats significatifs.

Le 18 octobre est une étape. L’action nationale dont 7 fédérations de fonctionnaires ont acté le principe pour novembre en sera une autre.

Le Président a envoyé 30 pages à chaque enseignant, déployant des trésors d’éloquence pour persuader chacun qu’il est le meilleur. Il flatte les fonctionnaires qu’ils qualifient d’extraordinaires. Pour faire avaler les suppressions de postes, la casse des statuts et au final la dégration des services publics.

Pendant la manif, nous avons distribué un tract intitulé « améliorer la réussite scolaire de tous les jeunes, il n’y a rien de plus urgent ». Ce document signé par plusieurs organisations syndicales, par des associations pédagogiques ou d’éducation populaire réclame, comme nous le faisons depuis plusieurs années une autre politique en matière d’éducation.et de formation.

Le service public pour tous avec des statuts garantissant notre indépendance : c’est le message que la FSU a passé.

Nous ne voulons pas de l’égalité des chances !

En effet tous les enfants n’ont pas les mêmes chances au départ. Il faut à notre sens donner plus à ceux qui ont moins ! Et sans, comme le veut le ministre de l’Education Nationale, en retirer aux autres élèves. Ainsi ne plus travailler le samedi matin est effectivement tentant pour les enseignants et les parents.. Mais si cela se fait au détriment du temps d’enseignement des élèves, si cela allonge la durée de la journée déjà trop longue des élèves en difficulté, si cela ne prend pas en compte les spécificités locales, alors ce sera encore une mesure populiste, destinée à faire du profit plutôt que de la qualité, destinée à dégraisser le mammouth plutôt qu’à assurer aux élèves un meilleur rythme de travail.

Et que dire des 11200 postes supprimés dans l’Education Nationale et l’annonce que ce sera encore plus dans les années à venir :

A-t-on moins d’élèves en France ?

Enseigne-t-on mieux avec plus d’élèves en classe ?

Le niveau scolaire français est-il suffisant ?

Je vous laisse répondre à ces questions mais une chose est sûre : A la FSU nous militons depuis longtemps pour relever le défi formidable d’une formation de qualité pour tous, d’une formation préparant les élèves à réussir leur vie professionnelle et citoyenne. Nous savons donc que ce n’est pas ce que prépare ce gouvernement. Nous savons que le démantèlement continue : après l’Energie, les télécoms, la poste, les transports, c’est l’éducation et la santé qu’il veut céder au privé.

1500 manifestants : cela faisait longtemps que les pavés de Nevers n’avaient pas senti cela.

Et la réforme de la fonction publique qu’il appelle de ses voeux va dans ce sens. Plus de statut de fonctionnaires, c’est des salariés jetables, des salariés inorganisés, des salariés transférables facilement aux collectivités territoriales ou aux entreprises privés.

Le salaire au mérite, c’est l’allégeance à la hiérarchie en lieu et place du respect de l’usager.

Ne pas augmenter le point d’indice (en nous laissant encore perdre 1,5% de pouvoir d’achat) n’est-il pas une façon de nous dire : « si vous voulez gagner plus, il faut accepter mes conditions. »

Aucun syndicat ne peut accepter cela et la FSU appelle à la construction d’une mobilisation encore plus large en novembre et ensuite.