Le 5ème rapport du Conseil d’ Orientation des Retraites
(COR) rendu public le 22 novembre 2007, a pour objectif de
préparer la conférence tripartite (Etat, syndicats, patronat)
de 2008 et une nouvelle offensive du gouvernement Fillon-
Sarkozy contre les retraites.
Ce rapport montre que les réformes successives des retraites
(Balladur, Fillon) focalisées uniquement sur l’allongement de
la durée d’assurance n’ont pas produit les effets que leurs
auteurs prévoyaient. Rappelez vous en 2003, François Filon
affirmait équilibrer le financement des régimes de retraites,
sans diminuer le montant des retraites, simplement en amenant
les salariés à différer leur départ en retraite.
La réalité est toute autre : en 2006 par exemple la masse de
cotisations a rapporté 1 milliard d’euros de moins qu’ espérés
et celle des pensions 1,5 milliards de moins. Un constat
d’échec pour la loi Fillon qui s’explique par le fait que la
fréquence des départs en retraite s ‘est accélérée et que le
nombre des départs anticipés pour carrière longue a été plus
important que prévu.
Autre réalité : Les prévisions catastrophiques qui avaient
précédé et justifié pour partie la réforme de 2003 ne sont
plus de mise : Au lieu de reculer de 2 200 000 personnes entre
2015 et2050(rapport INSEE), la population active devrait
rester stable.
Une autre donnée (que le COR se garde bien de dévoiler) :
Les besoins de financement des retraites à l’horizon 2020
représentent 24,8 milliards d’euros. Avec une croissance
moyenne de 1,7% par an en 2020 , le PIB (Produit Intérieur
Brut) de notre pays aura augmenté de 30%. Avec un tel accroissement
des richesses, on ne pourrait pas trouver 25
milliards d’euros pour équilibrer le régime des retraites ?
C’est à la portée d’un pays qui globalement s’enrichit.
Le COR constate lui-même qu’il y a 3 possibilités pour
équilibrer les retraites en 2020 :
2 solutions qu’il a déjà exploitées et qui ont échoué : la diminution
du montant des retraites et l’allongement de l’âge du
départ en retraite. Il continue de les privilégier.
La 3ème : augmenter de 4,5 points les cotisations retraites.
Il ne soumet pas cette proposition au débat.
Et pourtant, cela équivaudrait à une augmentation de 0,34
point des cotisations retraites. En augmentant les cotisations
patronales, cela permettrait à un premier rééquilibre
du partage des richesses.
La question est bien de savoir si le financement doit venir de
l’épargne individuelle pour ceux qui le peuvent ou si ce financement
doit être socialisé pour permettre de protéger
tout le monde.
Les revendications de la FSU s’inscrivent dans cette
deuxième alternative : un projet global solidarisant public
et privé .passant par l’abrogation des lois Balladur et Fillon
et revendiquant le droit au départ à 60 ans avec 75%
de taux de remplacement après 37,5 annuités dans le
cadre du système par répartition.
La FSU s’élève contre la démarche gouvernementale se
fondant sur une prétendue fatalité. La durée d’activité ne
doit pas être érigée en dogme. La réalité sociale est celle
de l’allongement de la durée des études, de la pénibilité
du travail et de la mise à l’écart des salariés avant 60 ans.
La FSU mènera une campagne publique pour permettre
aux salariés comme à tous les citoyens de participer au
débat sur les retraites et aux mobilisations prochaines.
La première étape pourrait être le 29 mars :