Le gouvernement veut écarter les organismes qui produisent des avis qui ne sont pas conformes à ses attentes : le dernier exemple en date est celui de la suppression des inspecteurs généraux qui œuvrent au Centre National d’Etude des Systèmes sCOlaires, ou à l’Observatoire de la laïcité).
Pour la FSU, la volonté du gouvernement de systématiquement faire disparaître les contre-pouvoirs et/ou les organismes qui sont à même de juger négativement sa politique empêche les citoyen·nes de faire des choix politiques en toute conscience, empêche le pluralisme et met la démocratie française en danger.
De même, tout ce que le gouvernement a décidé, loin de répondre aux besoins, ne fait que favoriser une politique néo-libérale que nous combattons. Tout ce qu’elle produit va à contre-courant de ce dont les citoyen·nes et notamment les jeunes ont besoin et c’est sur eux que nous mettrons le focus aujourd’hui.
La profession enseignante est en grande souffrance parce qu’à tous les niveaux de l’éducation, de la maternelle à l’université en passant par l’enseignement professionnel et l’enseignement agricole public, les moyens sont enlevés.
Cela nous empêche de réaliser un travail de qualité à destination des jeunes : le ministre nous tord le bras, impose des programmes intenables, des guides coercitifs, un mode de fonctionnement qui met les enseignants en souffrance.
Les exemples sont multiples. Un exemple parmi d’autres : au lycée le covid a bien servi Blanquer qui rêvait depuis longtemps d’épreuves de baccalauréat en contrôle continu, ce qui signe la fin d’un diplôme à caractère national : il y aura des "bons bacs" et des baccalauréats dévalorisés suivant le lieu où les jeunes l’auront obtenu.
Comment attirer des jeunes collègues dans les métiers de l’enseignement quand la formation est réduite à peau de chagrin, quand les salaires de débutant émargent à un smic virgule deux après 5 ans d’études, quand le gel du point d’indice couplé aux maigres valorisations tassent les salaires pendant tout le début de carrière ?
Tout ceci participe de la déconsidération de la profession.
Tout ceci participe à la volonté de ne pas vouloir favoriser une éducation nationale exigeante et de qualité qui serait la même pour tous et toutes et qui tirerait toute une jeunesse vers le haut.
A la FSU, nous aspirons pourtant à un autre horizon pour notre jeunesse. Nous réclamons la fin de Parcours sup’. Nous réclamons aussi des postes à la mesure de la démographie étudiante qui augmente : ce n’est pas faute d’avoir alerté sur ce baby-boom des années 2000 pour tous ces jeunes qui sont aujourd’hui en âge d’étudier.
On ne peut donner le bac à plus de 90 % des lycéens et dans le même temps continuer à refuser de créer des places dans le supérieur !
Nous vous alertons aussi sur les risques d’un effet rebond à venir concernant le chômage des jeunes : en effet certaines entreprises, dont la trésorerie est solide, profitent de la période pour licencier des salarié.es au profit de contrats précaires afin de bénéficier de l’argent public pour baisser leur rapport coût/travail. Des contreparties aux aides octroyées par l’Etat trouveraient ici toute leur légitimité.
De plus, l’incitation à l’embauche d’apprenti.es a des conséquences néfastes sur l’ensemble du système de financement de la formation professionnelle qui est de plus en plus déficitaire. Mais cela est aussi lié aux choix politiques décidés ces dernières années : en acceptant d’attribuer l’essentiel de la taxe d’apprentissage à des acteurs privés, au lieu des seuls établissements scolaires comme cela a été le cas pendant des années, le gouvernement a asséché les financements des lycées professionnels, sans les compenser.
C’est pourquoi, à la FSU, nous ne cessons de réclamer un Plan d’Urgence pour l’École.
C’est un choix de société qui favorisera tous les jeunes et répondra aux besoins de chacun et chacune !