Plus la crise économique et sociale se prolonge, plus les discours divisant les citoyens se multiplient. Alors que la croissance est en panne, que l’on parle beaucoup du déficit public, on entend dire que ce serait « la faute des
fonctionnaires ». Les agents de la fonction publique de l’État (et particulièrement les enseignants et les personnels de
l’éducation), ceux des collectivités territoriales
et des hôpitaux, qui représentent au total plus de
5 millions de personnes en France, seraient « trop nombreux », « pas assez efficaces ». Ils seraient « mieux payés que les sal
ariés du privé », « préservés de la précarité » et « privilégiés grâce la garantie de l’emploi » dont ils bénéficient. L’État et les collectivités
qui les emploient seraient un « millefeuille indigeste responsable du gaspillage des deniers publics »
.
Comment stopper la propagation de ces poncifs aussi inexacts que nocifs ?
Qui sait ce qu’est un fonctionnaire ?
Que sait-on des agents précaires ?
Comment et combien sont-ils payés ? Où travaillent-ils ?
Comment sont-ils recrutés ?
Services publics, fonction publique, n’est-ce pas un peu la même chose ?
Qui sait qu’un fonctionnaire sur cinq n’a pas la sécurité de l’emploi, que l’on peut travailler dans la fonction publique et vivre en-dessous du seuil de pauvreté, qu’au même niveau d’études, un professeur gagne 30 % de salaires en moins qu’un ingénieur dans le privé... et que la société a besoin de l’investissement public pour préparer un avenir du bien vivre pour tous… ?