La FSU a tenu, dans sa déclaration préalable, à rappeler les principes pour une refondation de l’école réussie.

Nous attendions que la préparation de la rentrée 2013 marque un changement par rapport aux précédentes. Mais malgré les créations de postes, une première dans l’éducation depuis dix ans, les nuages ne se dissipent pas au dessus des établissements scolaires. L’empilement des dispositifs créés sous les anciens gouvernements -ECLAIR, accompagnement personnalisé, réforme du lycée général et technologique, réforme de la voie professionnelle, livret de compétences, le remplacement des RASED par l’aide personnalisée etc. – obscurcit toujours l’horizon des personnels sur le terrain.
Même si le projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République souffle un air nouveau sur l’école, en reprenant quelques-unes des propositions portées par la FSU, le projet manque, en revanche, de perspectives globales de la maternelle au lycée pour assurer enfin la réussite de tous les élèves qu’il prétend viser. Et certains projets récents d’orientation scolaire, de pilotage des cartes de formations professionnelles, du rôle complémentaire à l’école des associations et des collectivités territoriales seront néfastes pour l’Education Nationale s’ils sont maintenus.
Jeudi dernier, c’est la question de la revalorisation salariale des agents publics qui a noirci le ciel et qui a mis en avant un concept peut-être nouveau pour des observateurs extérieurs mais ancien pour nous, organisations syndicales, celui du déclassement dont sont victimes les enseignants.
Mais le plus gros nuage qui tourne autour de nos têtes actuellement, celui qui pourrait vite se transformer en orage, est bien celui du décret réformant les rythmes scolaires. Personne autour de cette table ne peut prévoir ce qu’il va devenir. Tout le monde dans cette salle sait qu’il va rester longtemps pour nous empoisonner l’air ; et chacun cherche le parapluie pour s’en protéger.

Pour la FSU, il y avait déjà fort à faire pour restructurer l’école et commencer par ce qui fait consensus avant de mettre ce sujet clivant sur la place publique. La précipitation mène rarement à des décisions de qualité. Le meilleur paratonnerre dans cette situation tumultueuse serait donc le report de l’application du décret à 2014.
Pour conclure, nous ne ferons aucune prévision mais un constat et un vœu : l’école va mal, chacun s’accorde à dire qu’elle est inégalitaire, produit de l’échec. Ces dernières années, elle a eu tendance à favoriser la compétition et les perspectives utilitaristes au détriment de l’éducation et de l’humain. Nous souhaitons donc, dans cette période si cruciale, que l’école redevienne l’énergie du pays capable de lui donner les citoyens formés et qualifiés dont il a besoin, avec toutes les clés nécessaires à la compréhension du monde qui nous entoure.

Compte-rendu

Le CDEN est ouvert par Madame la Préfète. Après les déclarations liminaires, le DASEN nous fait part de ses observations : il estime que la Nièvre a un taux d’encadrement élevé en primaire et dans le secondaire. La Nièvre fait, à elle seule, la moitié de la baisse démographique de l’académie dans le premier degré. Il souhaite avoir un regard attentif, prospectif et stratégique dans les années qui viennent, ce qui est nouveau par rapport au CTSD.

Un débat s’est ensuite engagé sur la question des rythmes : notre directeur fait part de rencontres avec les parents d’élèves, les organisations syndicales, les élus. Les IEN, a t-il dit, apporteront « l’ingénierie pédagogique » dans les échanges. Il rappelle que l’organisation périscolaire n’est pas de sa compétence. Elle sera organisée par les communes. Un projet mis en place à la rentrée l’est, en principe, pour trois ans mais il pourra faire l’objet d’un réaménagement.

Mme la Préfète estime que la réforme est un test de démocratie participative tant elle met en jeu les consultations. Elle indique que les communes qui commenceront en 2014 auront une rétribution pour chaque élève comme celles qui commenceront en 2013.

La FSU a porté les inquiétudes des collègues relatives à cette organisation : les moyens seront-ils pérennes ? Qui seront les personnels mis en présence des élèves et quelles seront leur formation ? Même si dans les milieux urbains, il y a un certain savoir-faire, cela ne va pas de soi dans l’ensemble du département.

Le DASEN rappelle qu’il réforme ce qui est de sa compétence, le temps scolaire. La réforme est basée sur un principe : cinq matinées consécutives. Quant aux dérogations, s’il s’agit d’un report à 2014, c’est simple. Cependant, s’il y a une demande de dérogation sur l’organisation de la semaine, elle doit être motivée. Le DASEN estime avoir un devoir d’harmonisation sur des zones territoriales proches, notamment pour tenir compte des besoins en transport. La pause méridienne de 1 h 30 et les 9 demi-journées sont deux éléments incompressibles de la réforme. Les communes vont être destinataires d’un guide qui précisera les conditions de l’encadrement et des réponses aux questions souvent posées par les maires.

Le CDEN de fin juin examinera les propositions faites par les municipalités.

Les délégués du personnel ont ensuite fait part de leurs observations sur les mesures dans le premier degré. La FSU a voté contre les mesures présentées :
La FSU a dénoncé le manque d’équilibre des mesures proposées. En effet, celles-ci vont accentuer les écarts de taux d’encadrement entre les écoles.
La FSU s’est aussi montrée réservée quant au nombre et à l’implantation des postes du dispositif « plus de maîtres que de classes », mesure qui est une revendication du SNUipp-FSU depuis de longues années mais dont la mise en oeuvre ici n’est pas optimale. Notre DASEN dit appliquer en fait, stricto sensu, la circulaire du 15 janvier 2013. Cette circulaire précise que ces postes peuvent être implantés dans les zones difficiles sans qu’elles soient nécessairement en RRS. Mais la FSU n’a pas eu de réponse quant à l’interrogation de la transformation des 3 postes de TRB de la Rotonde (Nevers), Oisy et Ciez qui ne devraient pas rentrer dans ce dispositif mais devraient plutôt être transformés en poste classe. La réduction des effectifs par classe est la première condition pour la réussite du dispositif du plus de maîtres que de classes.
Le DASEN annonce que la fermeture envisagée dans le RPI La Nocle-Maulaix, Saint-Seine Ternant est abandonnée dans la mesure où il veut que cette rentrée soit placée sous le signe du changement : pas de fermeture d’école et un nombre limité de fermetures. En outre, il annonce cette fois-ci, une programmation pluri-annuelle pour les écoles du Morvan.

Mme Mongiat précise qu’à l’issue du conseil d’administration de l’ IUFM, le concours interviendrait en M1, qu’il souhaite que la pré-professionnalisation soit avant le M1 et que la Nièvre aimerait avoir une licence d’enseignement à Nevers.

IRL : il reste 7 instituteurs bénéficiaires de l’indemnité qui s’élève à 187,20 € mensuels pour un célibataire et 234 € pour les autres.

En ce qui concerne le second degré, la FSU a dénoncé le quotité importante des heures supplémentaires dans les DHG. Par ailleurs, nous avons aussi fait observer que de nombreuses heures n’étaient encore pas distribuées. Certains établissements ruraux ont un taux d’encadrement faible. Le DASEN nous a assuré qu’il serait attentif aux situations évoquées.

Le dernier point de ce long CDEN était le pont du 10 mai qui est refusé. Il y a du nouveau, pour ainsi dire : notre DASEN n’est pas là pour "organiser les vacances des élèves". Cette décision tranche avec celle de son prédécesseur qui lui, n’était pas là pour "organiser les vacances des enseignants" !