A leur demande, la FSU et la FCPE étaient reçues le mercredi 5 octobre 2011 à l’Inspection Académique de Nevers pour parler scolarisation des enfants handicapés. En effet, les deux fédérations voulaient témoigner des dysfonctionnements notés en cette rentrée, demander des éclaircissements sur la façon dont étaient accompagnés les enfants handicapés et présenter leurs revendications en la matière.
Après un rappel sur les droits des enfants handicapés et sur la nécessité de personnels qualifiés pour un accompagnement de qualité, les membres de la délégation ont regretté les absences de personnels dans les établissements scolaires à la rentrée et les atermoiements qui ont précédé leur arrivée. Arrivées aujourd’hui effectives mais encore incomplètes.
M. l’Inspecteur adjoint à l’Inspecteur d’Académie, chargé de l’ASH, a commenté quelques chiffres : on assiste à une baisse du nombre d’élèves handicapés scolarisés dans notre département (passant de 850 à 792). Par contre, l’école primaire accueille tous les enfants handicapés sans exception. Dans le second degré le nombre augmente encore. 50% des élèves sont accompagnés, ce qui est un taux comparable à la moyenne nationale. Avec Mme la secrétaire Générale de l’Inspection Académique, il se félicite de pouvoir répondre à toutes les demandes d’accompagnement de la Maison Départementale du Handicap. Les problèmes qui sont survenus à la rentrée sont du fait de l’Education Nationale ou des autres acteurs impliqués dans l’embauche des EVS comme Pôle Emploi ou le Conseil Général (le différend qui les opposait sur la durée du contrat est résolu dans le bon sens pour les EVS puisqu’ils signeront un contrat de 12 mois)…. Un autre souci est de ne pouvoir recruter personne dans certaines zones faute de candidat. La FSU a demandé à l’administration de parler avec plus de force à ses partenaires pour réclamer que les contrats pouvant être prolongés le soient quand l’EVS, adapté à son poste, impliqué dans le suivi de l’élève, intégré à l’équipe éducative de l’école, est menacé de ne pas être renouvelé sur son poste.
Par ailleurs les représentants des parents d’élèves et des personnels sont tous intervenus pour dire leur incompréhension par rapport à ces problèmes quand les élèves qui ont besoin d’un Auxiliaire de Vie Scolaire sont connus avant la rentrée et que les promesses gouvernementales laissaient augurer en juin une amélioration du système. Sur ce dernier point l’audience a permis de connaître le nombre d’assistants de scolarisation pouvant être recrutés dans la Nièvre : 6 !
Ce chiffre est bien sûr largement insuffisant pour remplacer, ce qui est la promesse gouvernementale confirmée par la secrétaire générale lors de l’audience, les contrats aidés recrutés actuellement. Les Assistants de scolarisation auront le même statut que les AVSi à la différence qu’ils seront gérés par un établissement mutualisateur (le lycée Jean Rostand pour la Nièvre). Ils bénéficieront, comme les nouveaux EVS recrutés dernièrement, de 60 heures de formation d’adaptation à l’emploi.
Une autre requête faite lors de cette audience a été de s’efforcer de mettre en adéquation le niveau scolaire des accompagnants et des élèves. Cette question se pose avec plus d’acuité dans le second degré où l’on a déjà vu un élève de 1ère S générale aidé par un AVS possédant un bac hôtellerie.
Cette audience a mis en lumière les carences d’un système qui utilise la précarité pour répondre à un devoir inscrit depuis 6 ans dans la loi. Mais pour que la scolarisation des élèves handicapés ne soit plus un combat pour les parents, mais une étape à vivre comme tous les parents, pour que l’arrivée d’un élève handicapé ne soit plus une surcharge pour les enseignants mais une richesse supplémentaire pour la classe, il reste du chemin à faire. Et ce chemin passera forcément par la création d’un véritable métier d’accompagnant du jeune en situation de handicap avec un financement public et pérenne, mais aussi par des effectifs de classe allégés, de la formation, des créations de postes spécialisés, par du matériel pédagogique adapté…