La journée du 24 janvier a été marquée par une mobilisation très forte dans la Fonction Publique où les manifestants se sont retrouvés nombreux dans toute la France à porter haut et fort leurs revendications (1000 manifestants à Nevers). Un enseignant sur deux en grève aujourd’hui nationalement et départementalement !
La FSU 58 se félicite de la réussite de cette nouvelle et troisième étape de mobilisation qui a démontré une volonté forte de poursuivre l’action et ne pas céder au chantage intolérable proposé par le Gouvernement.
La mise en place désastreuse du service minimum dans les écoles démontrent une fois de plus une provocation et une agression contre les droits démocratiques.
Le refus du gouvernement de s’inscrire dans une logique de négociations réelles, la volonté affichée de « régler » les dossiers dans l’urgence, ne fait qu’exacerber la colère de nos collègues, qui au quotidien, oeuvrent auprès des élèves, pour la réussite de tous.
De même, les récentes annonces sur l’avenir de l’école ne peuvent que motiver encore plus notre détermination à avancer significativement sur l’ensemble des dossiers éducatifs (suppression de postes massive, baisse des places aux concours…) et catégoriels (salaires et pouvoir d’achat).
La FSU appelle les personnels à rester fortement mobilisés dans l’optique de nouvelles actions à venir. En l’absence de réponse concrète à ces revendications, l’entière responsabilité du conflit sera du fait du gouvernement.
Les organisations syndicales se rencontreront dès le 25 janvier.
Le ministre du Budget Eric Woerth a affirmé qu’il annoncerait le 18 février de combien le point indiciaire, qui sert de base au calcul du traitement des fonctionnaires, augmenterait.
- banderole de tête
Discours de la FSU 58
Nous entendons à tout bout de champ que nous devons travailler plus pour gagner plus.
Nous n’arrêtons pas d’entendre que nous devons nous lever tôt et ne pas glander.
Nous avons entendu qu’il allait falloir travailler jusqu’à 41 annuités.
Il paraît que l’Etat n’a plus d’argent.
On nous assène qu’il faut moins de fonctionnaires, moins de service public.
Mais nous voyons un Président se pavaner sur un yacht, se faire prêter des avions, loger dans des villas et dans des palaces de milliardaires.
Nous voyons que les 15 milliards de cadeaux aux plus riches n’ont pas fait progresser notre pouvoir d’achat.
Nous voyons qu’on nous en demande toujours plus pour toujours moins de considération.
Cela suffit !
A eux maintenant d’entendre. D’entendre nos demandes de répondre aux engagements. Ceux que l’Etat prend quand il recrute un fonctionnaire, lui promettant ainsi un plan de carrière, et non une rémunération liée à un quelconque mérite, qui masque seulement la volonté de bloquer encore plus nos salaires. Messieurs Fillon, Woerth, Santini doivent maintenant nous entendre et augmenter le point d’indice, reconstruire une grille indiciaire qui fasse que les professeurs débutants touchent plus qu’1,2 fois le smic quand il y a trente c’était le double.
Ils devront entendre aussi que les français veulent des services publics. Que les fermetures, fusions, transferts, cela suffit. L’hôpital, l’école, le tribunal : on en a besoin partout. Avec la même qualité.
A eux de voir aussi que nous ne laisserons pas voler nos retraites. La FSU défend pour tous les salariés un taux de 75% à 60 ans pour 37 annuités et demie.
Dans l’Education, nous en avons assez des discours qui visent plus à convaincre qu’à démontrer. La suppression des cours du samedi matin en est un exemple flagrant : comment peut-on penser améliorer les résultats des élèves en supprimant 72 heures de classe pour les élèves ? Donner plus à ceux qui ont moins a toujours été un slogan apprécié mais en l’occurrence les discussions en cours au niveau national sur l’utilisation de ces heures montre la difficulté de traduire concrètement une fausse bonne idée en décision utile pour les élèves. La question cruciale restant « comment donner plus d’heures à ceux qui en ont besoin, sans les stigmatiser, sans aller au-delà des 6 heures déjà longues de présence à l’école, en tenant compte des problèmes de transport et de garderie gérés par les municipalités ? ».
« Les programmes jugés trop lourds » est aussi une formule déjà entendue. Mais qui voulait nous faire faire une quatrième heure de sport à la rentrée ? Le retour aux fondamentaux est surtout une manière de masquer le manque de moyens qui sera donné à l’école. Et les 8 postes en moins dans les écoles du département, les 16 dans les collèges n’aideront pas à améliorer la réussite de nos élèves.
Ces suppressions ne font que confirmer nos craintes. Nous subissons de plein fouet les résultats du programme idéologique annoncé et qui ne soucient pas des conditions de travail des élèves et des enseignants. La transformation de 87 emplois en heures supplémentaires de professeurs dans la région, c’est 87 personnes qui se retrouvent au chômage. Leur expliquer que c’est pour augmenter le pouvoir d’achat des autres enseignants au nom du« travailler plus pour gagner plus » est un scandale.
Quant à la transformation du bac professionnel et la suppression des sections de BEP il s’agit là pour l’essentiel d’économie budgétaire qui ne font que peu de cas de l’élève et de sa formation. Qui entraîneront un accroissement des sorties sans qualification du système éducatif car de nombreux élèves ne pourront accéder à un Baccalauréat Professionnel en trois ans au lieu de quatre actuellement.
Autre sujet qui à lui seul mérite que nous soyons là est le recours massif de la précarité dans la Fonction Publique. Chaque ministère a ses sigles mais vous connaissez tous les contrats d’avenir, d’accompagnement à l’emploi, les contractuels, que l’on utilise et que l’on jette sans aucun ménagement. Après en avoir recruté énormément ces deux dernières années, on ne renouvelle plus les contrats. Mais on ne le dit pas publiquement. Il faut laisser passer les municipales.
Pour finir je ne voudrais pas laisser passer le service minimum dans les écoles. Sa mise en place est un premier pas vers la remise en cause du droit de grève dans l’ensemble des fonctions publiques, comme l’a annoncé le président Sarkozy. Nous ne nous laisserons pas faire et nous ne laisserons pas opposer les fonctionnaires d’état et les fonctionnaires territoriaux. Avec l’aide des maires qui dans leur très grande majorité nous soutiennent.
Multiplions les réunions syndicales, débattons, organisons-nous, manifestons tous ensemble et les projets de la droite seront remisés au placard. Rejetons la « politique de civilisation » qui recouvre en fait une politique qui bafoue nos attentes et nos revendications mais qui cherche à répondre à celles d’un patronat qui réclame pour lui toujours plus, qui cherche à remettre en cause les solidarités et les garanties collectives.
Ainsi je vous donne rendez-vous mardi à 15 heures au lycée de Decize pour y défendre ses filières professionnelles et à.17 heures ici même pour soutenir une famille laissée à la rue par la préfecture de Nevers.