La mobilisation a été conséquente ce 20 novembre.
Mobilisation des enseignants nivernais (près de 70% de grévistes dans les écoles et une école sur deux fermée, 50% de grévistes chez les enseignants dans le second degré, 33% d’agents de service.
Mobilisation des fonctionnaires qui se sont retrouvés à plus de 2500 à la manifestation à Nevers.
Ces chiffres montrent si il en était nécessaire le refus des personnels de le remise en cause du service public, le besoin d’une hausse du pouvoir d’achat.
Cette journée d’actions à l’appel de 7 fédérations de fonctionnaires appelle des réponses de la part du gouvernement :
Augmentation du point d’indice, seul moyen de permettre un rattrapage de pouvoir d’achat pour tous les fonctionnaires.
Redonner de la force aux services publics affaiblis par les suppressions de postes et les attaques sur les statuts.
L’égalité d’accès de tous aux services publics, la prise en compte de besoins nouveaux, la qualité du service aux citoyens sont essentiels.
Si demain le gouvernement fait la sourde oreille, il s’expose à un mouvement pouvant s’inscrire dans la durée, pouvant rentrer en convergence avec d’autres tels ceux des étudiants, de la justice, ceux des régimes spéciaux…
Discours FSU :
Plus de 11 000. Les suppressions d’emplois ne sont pas une nouveauté dans l’Education, mais jamais on n’avait connu une telle saignée. Ce nombre de postes, c’est autant à lui seul que lors des rentrées scolaires entre 2004 et 2007 ; c’est la réponse du gouvernement à ceux pour qui les mots « Fonction Publique » ne se déclinent qu’avec « nécessité de diminution des effectifs », « charge insupportable pour l’état », « rénovation nécessaire »…
On entend que le nouveau Ministre de l’Education a pour mission de « mettre en oeuvre le programme présidentiel ». Mais les Français ont-ils voté pour qu’il y ait moins de professeurs dans les écoles ? Moins d’infirmières scolaires ? Moins d’assistantes sociales pour aider les plus fragiles ? Moins de personnels de Vie Scolaire pour encadrer et aider les élèves ?
Ce sont pourtant les choix retenus par le gouvernement…..
Peut-on croire aujourd’hui ceux qui scandent que les élèves n’ont pas et n’auront pas à en souffrir ? En vérité, la baisse de l’offre de formation est une évidence. Il y a déjà moins d’options, moins de cours, plus d’élèves par classe, moins de remplacements, et ce sera pire encore l’année prochaine . Dans notre région, c’est, dans les 5 prochaines années, la fermeture de 3 sites de lycées agricoles publics sur 17… La suppression du samedi matin dans les écoles et la baisse des horaires dans les collèges vont dans ce sens. Et cela, alors que notre pays doit plus et mieux former encore les jeunes générations, qu’il doit favoriser la réussite de tous, conduire au moins 50% d’une tranche d’âge à l’université pour améliorer notre compétitivité internationale dans le cadre mondialisé d’une économie de la connaissance. A la FSU, nous considérons que l’éducation est un investissement social, économique, humain incontournable et non un coût qu’il faut à tout prix réduire.
Si tous les agents de la fonction publique n’ont pas la qualité de fonctionnaire (il y a malheureusement 15 % de non titulaires et de précaires au sein de la fonction publique), les agents qui le sont ont cette particularité d’être régis par un statut et non par un contrat. Ce statut n’est pas un privilège mais un ensemble de droits et d’obligations qui s’imposent à tous les agents. Il garantit l’égalité d’accès de tous les citoyens, partout, et dans le respect des règles de continuité, d’impartialité et de neutralité politique.
La Fonction Publique, ce sont des fonctionnaires intègres, à l’abri des pressions et des lobbies politiques, industriels et religieux.
La Fonction Publique, ce sont des personnels également qualifiés sur tout le territoire.
La Fonction Publique, c’est aussi un concours garantissant l’égalité d’accès de tous à l’emploi public, en évitant le recrutement à la tête du client ou par copinage.
C’est tout cela que nous ne voulons pas voir disparaître.
En même temps, nous voulons la juste récompense des efforts fournis.
Sur la question des salaires des fonctionnaires, il faut savoir que c’est une part toujours plus petite des richesses de la France qui lui est consacrée ; que la part du budget de l’Etat dans le PIB ne cesse de reculer et que, comme l’ensemble des salariés, les agents de la Fonction Publique subissent une baisse de leur pouvoir d’achat : près de 7 % depuis 2000.
Pendant ce temps, le pouvoir d’achat des 3 500 foyers les plus riches a progressé de près de 40%.
Une autre politique sociale est possible :
Non aux franchises médicales.
Non à l’augmentation de la durée de cotisation pour la retraite et à la baisse du taux de recouvrement.
Non aux suppressions de postes.
Non aux heures supp et aux primes comme seuls moyen d’augmenter son salaire.
Non au financement privé des universités, à la sélection par l’argent des étudiants, et à l’autonomie des universités qui risque de fragiliser les régions rurales comme la nôtre.
Le 18 octobre marquait déjà une étape dans la mobilisation contre la politique gouvernementale. Aujourd’hui en est une autre. A demain !