Ce mardi 9 décembre, vos délégués du personnel ont été reçus en audience par Mme BOUCAUD, secrétaire générale, et M. MICHON, IA adjoint. Cette audience a permis d’échanger avec l’administration sur la situation des AESH dans la Nièvre, leurs conditions de travail, la formation et les dispositifs d’accompagnement des élèves.
Quelques chiffres et informations :
Le département de la Nièvre compte actuellement 465 AESH en poste. Parmi eux/elles, 26 sont AESH-co et 439 exercent en accompagnement individuel ou mutualisé. La répartition entre les degrés d’enseignement est la suivante : 55 % interviennent dans le premier degré, 40 % dans le second degré et 5 % à la fois dans les deux degrés. Par ailleurs, 57 AESH disposent d’une quotité de travail supérieure à 60 %, soit 12,3 % des personnels. Ce chiffre est en légère augmentation suite à l’ouverture d’une ULIS collège et au développement des ULIS professionnelles qui requiert des AESH avec une quotité de travail supérieure à 60 %. À ce jour, toute la dotation départementale en ETP a été consommée.
Plusieurs PIAL rencontrent des difficultés récurrentes de recrutement, en particulier ceux de Château-Chinon, Cosne (coordination C. Tillier), Saint-Benin, Cercy et surtout Decize, qui constitue le secteur le plus déficitaire en personnels AESH.
Concernant les élèves, 926 bénéficient actuellement d’une notification d’accompagnement par un·e AESH. Si l’on ajoute les élèves relevant des dispositifs ULIS et des IME, et les élèves ayant une notification MDPH sans accompagnement AESH, le total atteint environ 1 900 notifications. Parmi eux/elles, 53 élèves sont notifiés pour une scolarisation en classes ou structures spécialisées, telles que les ULIS ou les SEGPA.
Le taux global d’accompagnement, jugé satisfaisant par l’administration, atteint 94 %.
Les élèves sans solution :
De nombreux élèves ne parviennent pas à suivre les apprentissages en classe ordinaire, rendant indispensables des aménagements pédagogiques adaptés, mais restent en attente d’une prise en charge, entre autres par un IME ou en SESSAD.
Par exemple, M. Michon avance le chiffre d’environ 50 pour le nombre d’élèves en attente d’une prise en charge ITEP, alors que l’établissement dispose d’un agrément pour 53 places mais accueille déjà 56 élèves.
Quant aux élèves scolarisés en classe ordinaire, mais relevant d’ITEP ou d’IME et qui sont « sans solution », les réunions interinstitutionnelles qui s’occupaient d’eux ont été suspendues ces derniers mois en raison de l’absence prolongée d’un référent de l’ARS. Ce poste étant pourvu récemment, on peut espérer que le nombre de ces élèves « sans solution » décroisse dans les mois qui viennent.
Formations :
Les AESH ont reçu le calendrier de formation pour l’année 2025-2026. Trois nouveaux formats seront proposés : une formation PSC1 comprenant un module m@gistère et six heures de présentiel ; une formation consacrée à la coopération entre coordinateurs et AESH-co, animée par C. Daoust et Y. Abdellack ; et une formation sur les aménagements aux examens, animée par Marie Paire.
Il est important de souligner que la formation actuellement mise en place ne concerne que les personnel travaillant en ULIS. De plus, le nombre de personnels concernés est d’autant plus restreint que le module dédié n’a été proposé dans la Nièvre que pour les coordonnateurs ULIS et les AESH-co exerçant dans le premier degré. Ainsi, celles et ceux exerçant en ULIS second degré ne bénéficieront de cette formation qu’à partir de l’année scolaire prochaine.
Nous avons appris qu’une réflexion académique est en cours pour la mise en place d’une formation intercatégorielle plus large.
Nous avons formulé une demande pour mettre en place un module spécifique destiné aux AESH accompagnant des élèves de maternelle ayant une notification IME ou en cours de notification, ces personnels se sentant souvent démunis face à ces situations. Pour l’instant, aucune mise en œuvre spécifique n’a été confirmée. De même, notre demande d’une formation sur les gestes professionnels à adopter en situation de crise violente n’a pas encore reçu de réponse opérationnelle, même si un module destiné aux CPE et AED existe déjà et pourrait être adapté aux AESH.
Concernant la prévention de la violence, une équipe dédiée d’un équivalent temps plein doit être déployée dans chaque département à partir de la rentrée 2025/2026. Dans la Nièvre, les AESH peuvent actuellement s’appuyer sur les AESH référentes et sur le médiateur prévention violence, M. Simon Varin, également chargé de la prévention du harcèlement.
Concernant les GEVASCO, il n’est pas possible de modifier ce document, car son paramétrage est national. Toutefois, une mention relative à l’élaboration éventuelle d’un protocole de crise pourrait être ajoutée dans un encadré déjà existant.
Accompagnement restauration scolaire :
La note de service du 24 juillet 2024 relative à l’accompagnement des élèves en situation de handicap durant la pause méridienne a été abrogée le 12 juin 2025. À ce jour, seule la FAQ publiée en septembre 2025 sert de référence et aucun nouveau texte n’a encore été diffusé.
S’agissant de la pause méridienne, actuellement 26 élèves bénéficient d’un accompagnement dans le département, et 25 AESH interviennent sur ce temps. Vingt d’entre eux/elles ont obtenu un avenant augmentant leur temps de travail. L’ensemble de ces interventions représente une mobilisation de 2,4 ETP.
La mise en place des PAS :
Concernant les PAS, 10,5 ETP d’éducateurs ont été recrutés sur les 12 prévus.
Depuis l’ouverture, 193 saisines ont été enregistrées, dont 157 ont donné lieu à un accompagnement effectif. Les demandes concernent très majoritairement des problématiques comportementales.
Échanges, demandes et revendications :
Lors de nos échanges, plusieurs points ont été abordés pour améliorer l’organisation, les conditions de travail des AESH et l’accompagnement des élèves :
Harmonisation des quotités de travail : il a été demandé que la quotité de travail des AESH soit harmonisée « par le haut », afin que tous les personnels disposent d’un contrat couvrant au minimum l’intégralité du temps d’accompagnement d’un élève dans le premier degré, soit un service de 24 heures, correspondant à un contrat à 62 % ETP pour toutes les AESH actuellement à 60 % ou moins. Cette mesure vise également à améliorer les conditions d’accompagnement des élèves.
Mobilité intra-académique : proposition de publication d’une note de service pour faciliter la mobilité des AESH au sein de l’Académie de Dijon.
Frais de déplacement : amélioration du paiement des frais de déplacement des AESH dans le cadre des services partagés au sein des PIAL.
Brigade de remplaçants : déploiement souhaité d’une brigade de remplaçants AESH dans chaque département.
Indemnités REP/REP+ : point demandé sur le versement de ces indemnités pour l’année scolaire en cours ainsi que pour les années passées.
Revendications de la FSU : la FSU a rappelé ses demandes, notamment l’amélioration des conditions de travail et de rémunération des AESH, l’augmentation des quotités de travail pour atteindre des ETP complets, la sécurisation des parcours professionnels et l’extension de la formation continue à tous les AESH, pas seulement ceux intervenant en ULIS.
Quelques mots de conclusion :
A la fin de la réunion, nous avons également porté l’attention de l’administration sur des situations particulières, afin d’alerter et de demander à l’institution d’intervenir au bénéfice des personnels et des élèves concernés.
De manière générale, la FSU 58 et ses représentants sont pleinement mobilisés pour améliorer les conditions de travail des AESH, que ce soit en portant des mandats exigeants, mais aussi en défendant au quotidien celles et ceux dont les conditions de travail deviennent insupportables.
Ainsi, si vous vous trouvez en difficulté, nous vous invitons à prendre contact avec nous en nous écrivant au fsu58@fsu.fr ou en joignant notre permanence téléphonique au 07 83 73 60 56.
NIÈVRE