Les propositions de mesures pour la carte scolaire du premier degré ont été critiquées et débattues par les quatre représentants de la FSU 58.

Carte scolaire ou faucheurs de l’école rurale ?


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Le CTSD sur la carte scolaire du premier degré et sur les DHG des collèges s’est tenu le 26 janvier de 9h à 13h45 en présence du DASEN. Toutes les organisations syndicales (FSU, FO, SGEN et UNSA) étaient (finalement) présentes.

Concernant la carte scolaire du premier degré, le DASEN a expliqué que la baisse continue des effectifs devrait se poursuivre l’an prochain, la Nièvre étant le département le plus fortement impacté dans l’académie. Il a expliqué que l’application à la lettre de la convention « Faire vivre les écoles de la Nièvre » signée par l’ État, l’amicale des maires, le conseil départemental, le Maire de Nevers et les parlementaires nivernais aurait dû provoquer cette année le retrait de 20 postes et qu’il considérait que l’absence de retrait de postes pour le département était une bonne chose. Il a, par contre, expliqué que cela devait « permettre de préparer l’avenir » en imaginant de « nouvelles organisations ». La DSDEN a, dans ce cadre, projeté la suppression de 22,26 postes (dont 19 postes classes avec la fermeture de 5 écoles) et l’ouverture de 19,53 postes (dont 4 postes classes, 5 PMQC et 1,5 CASNAV).

La FSU a expliqué qu’elle défendait l’aménagement du territoire et craint les conséquences d’une carte scolaire générant des déserts scolaires. Réfléchir sur les écoles du département ne doit pas tendre vers une concentration de tous les élèves sur les centres-bourgs qui élimine mécaniquement toutes les petites écoles (voir en document ci-contre le courrier que la FSU 58 et le SNUipp-FSU 58 ont envoyé aux écoles rurales du département). Pour la FSU, la proximité d’une école pour chaque élève ne doit pas être négligée, et il ne faut pas condamner des écoles multi-niveaux car elles ont plutôt de meilleurs résultats dans les études de l’INSEE.

Le DASEN impute le souhait des jeunes enseignants de quitter le département à la petitesse des écoles, aux classes multi-niveaux et à la solitude des collègues dans ces écoles : la FSU a expliqué que les demandes de permutations étaient à attribuer au souhait de vivre dans d’autres campagnes non nivernaises !

Pour la FSU, ce sont les raisons de rapprochement géographique qui sont prévalentes. La FSU a évoqué les interviews des collègues en école rurale qui confirment leur attachement à leur environnement de travail. Les écoles rurales sont aussi ouvertes sur le monde notamment grâce aux nouvelles technologies, certaines écoles rurales étant très bien équipées.

La FSU a déploré l’absence de groupe travail en amont de cette réunion ce qui l’obligera à intervenir avec tous les détails nécessaires à la compréhension des situations de chaque école où les fermetures sont inacceptables.

FO a pointé les incidences des mesures de carte scolaire sur la vie des personnels. Le DASEN a renvoyé cette question à la CAPD (NLDR : FO n’y a pas de siège). La FSU y interviendra donc en temps utile.

La réunion s’est poursuivie sur l’examen des différentes situations particulières où la FSU 58 a contesté de nombreuses suppressions et interrogé la pertinence de certaines implantations notamment de PMQC (plus de maîtres que de classes). Rappelant son intérêt pour ce dispositif auquel le SNUipp-FSU est très attaché (et à l’origine !) parce qu’il constitue un réel « plus » quand il est implanté « en plus » dans les écoles, elle rappelle néanmoins qu’il faut tenir compte de l’avis des personnels. En effet, ce type de dispositif ne saurait compenser une suppression de classe au risque d’être dévoyé de son sens premier si l’enthousiasme n’y est pas donc pas imposé contre l’avis des collègues de l’école.

Les situations défendues :



Propositions d’ouvertures :

Le DASEN entérine les ouvertures à titre provisoire réalisées à la rentrée : Marzy, Challuy-Sermoise, Moulins-Engilbert ; la direction académique propose également d’ouvrir une classe à la maternelle de la Rotonde à Nevers au vu des effectifs très importants et du profil du quartier. A suivre…

La FSU s’est félicitée de la création d’un poste d’enseignant référent. La DSDEN a pris la mesure de l’urgence lorsque le SNUipp-FSU a été reçu en audience par le DASEN avec les enseignants référents.

Menaces de fermetures :

RPI de Champvert-Verneuil où la fermeture repose en partie, selon la FSU, sur le transfert des cycles 3 sur d’autres écoles. Le Dasen conteste les arguments en termes de transport et maintient sa position (scolariser les cycles 3 (9 élèves) dans les écoles proches des collèges (Cercy, La Machine ou Decize) ce qui laisserait des effectifs qui ne justifient forcément plus le maintien de trois classes.

Decize Saint-Just : La FSU a précisé que les collègues préféraient travailler avec des effectifs moindres plutôt que de voir s’implanter un PMQC, d’autant qu’ils(elles) pratiquent l’ inclusion des élèves d’Ulis.

Le DASEN dit avoir laissé une année de répit pour juger des effets de la scolarisation (nouvelle répartition des élèves par la municipalité) et considère que la fermeture est justifiée. L’annonce de l’installation d’un CADA sur Decize restant hypothétique.



La Fermeté
: La FSU a indiqué les nouveaux effectifs connus.

le DASEN a pris note.

Nevers :

Lucie Aubrac : La FSU a rappelé la grande précarité de ce quartier, l’inclusion des élèves d’ Ulis et la grande difficulté scolaire.

Jules Ferry maternelle : La FSU a invité le directeur et les collègues à recenser les futurs enfants qui entreront en petite ou toute petite section.

Rosa Bonheur : La FSU a pointé des effectifs très évolutifs dans ce secteur dont on connaît les difficultés et la mobilité.

Ecole de Loire : La FSU a contesté cette fermeture ne voyant aucune justification étant donné le maintien des effectifs que nous avons fait réactualiser à la hausse (comparaison faite sur les 8 années antérieures).

M. Gien indique que 10 places d’ ULIS sont disponibles dans l’agglomération de Nevers. D’après lui, les élèves vont moins en ULIS et plus en classe ordinaire. La DSDEN a donc choisi de procéder à une fermeture sur l’agglomération. Le choix de cette école parmi d’autres ne semble pas spécialement justifié.

RPI Beaumont – Saint-Aubin : La FSU avait malheureusement annoncé ce scénario quand le choix de fermer l’école de La Celle sur Nièvre avait été acté contre l’avis du maire de Saint-Aubin. Le DASEN a expliqué que les élèves seront scolarisés à Guérigny ou à Prémery après la fermeture des deux écoles.



Urzy primaire :


La FSU a pointé un effectif largement sous évalué.

Le DASEN a dit en prendre note.



RPID Balleray / Saint Martin D’Heuille :


La FSU est intervenue pour dénoncer ces deux mesures de fermetures non justifiées qui condamnent à terme l’école de Saint Martin malgré des infrastructures rénovées. Il est incompréhensible, dans un secteur en croissance démographique que l’on pousse à la fermeture d’un RPID dont le fonctionnement satisfait pleinement la population. Le DASEN a expliqué que sur Urzy et sur ce RIPD, il ne ferait pas les trois fermetures écrites dans le projet mais que différents scénarii étaient à l’étude. La FSU défend l’organisation actuelle contre des mesures annoncées à la hâte et sans concertation : nous ne voulons pas de ce projet.

Clamecy :

La FSU a rétabli la vérité quant aux effectifs prévisionnels (247 au lieu de 230 attendus par l’administration) : difficultés de tous ordres, inclusion des élèves de deux ULIS et d’IME. Nous avons relayé la nécessité pour les collègues de conserver le poste classe.

Le DASEN a pris bonne note et se rendra à Clamecy.



RPI Billy sur Oisy / Oisy :


La mesure envisagée concerne le poste provisoire situé à Oisy au regard des effectifs importants et des locaux. Le DASEN indique que le poste supplémentaire ne se justifie plus dans la mesure où 8 élèves de CP devraient être scolarisés à Billy sur Oisy. Or, les locaux ne sont pas adaptés pour cet accueil. Le DASEN se propose de juger sur pièce.

RPI Tannay :

FSU : La baisse d’effectifs est réelle mais de nouvelles difficultés surgissent. Et M. Gien a rappelé que si le RASED était complet en termes de postes, ils n’étaient effectivement pas tous pourvus.



RPI Guipy-Pazy-St Révérien :


Sur ce RPI, la FSU a dit craindre que cette première fermeture ne conduise à une fuite d’ élèves qui condamnerait ces écoles à moyen terme, en faveur du privé ? M. Gien indique, qu’au contraire, il s’agissait de renforcer l’école de Corbigny.

Lormes :

La FSU a transmis les effectifs actualisés. Le DASEN a pris note.

Arleuf :

La FSU a pointé le caractère de moyenne montagne de cette école, et une fluctuation d’effectifs due aux logements sociaux, habités ou non. La FSU a dit que l’école était rénovée et bien équipée (numérique notamment). Pour la FSU, fermer une classe va mettre en péril le profil de cette école.

Le DASEN a dit avoir conscience du caractère rural.



RPI Saint-Seine Ternant :


La FSU a expliqué que le dynamisme des écoles démontre que les écoles rurales sont une richesse pour la population et ouvertes sur le monde. La fermeture d’une école condamnerait dans un avenir proche la deuxième école. Par ailleurs, les élèves risquent fortement d’être scolarisés hors du département du fait que Bourbon-Lancy est un bassin d’emplois important pour le secteur.

Concernant la création d’un poste de chargé de mission sur la sécurité dans les écoles. Le champ d’intervention du poste porte sur des questions relevant du CHSCT (Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail), la FSU a demandé que le CTSD saisisse cette instance pour qu’elle émette un avis sur la création d’un tel poste.

Le CTSD s’est prononcé à l’unanimité maître pour la saisine du CHSCT.

Qu’il s’agisse des postes CASNAV, des postes enseignants référents dont la nécessité est criante ou d’un poste chargé de mission pour le suivi des AVS, la FSU s’interroge sur le fait que tous ces postes soient prélevés sur le quota des postes du 1er degré. En effet, nombre d’entre-eux relèvent en partie du 2nd degré.

Vote sur la carte scolaire du premier degré :

POUR : 0 ABSTENTION : 0 CONTRE : 8

(4 FSU, 1 FO, 1 SGEN, 2 UNSA)

Comme il s’agit d’un Vote Défavorable à l’Unanimité, le CTSD sera de nouveau réuni sur la question de la carte scolaire du premier degré, le 3 février.

Remarques : au fil des échanges, la FSU a noté une certaine acrimonie du DASEN envers plusieurs maires de petites communes qui, pour l’heure, se battent pour défendre leur école. Mais rien n’est encore décidé et nous sommes certains que des situations seront revues dans l’intérêt général : c’était le but de nos interventions.