Ce CTSD second degré nous a permis de cerner quelque peu la stratégie de la Direction académique mais le puzzle de la DHG n’est pas encore complètement assemblé.
Déclaration de l’UNSA à ce CTSD : « Nous, on soutient la réforme du collège, on espère que le Ministère ne va pas trop reculer ! ». Cette déclaration contraste fortement avec la position de la FSU qui a une fois de plus explicité les motifs qui président au refus de cette réforme. Par la pression du SNES-FSU, on assiste d’ailleurs à un nouveau recul significatif : après avoir revu sa copie pour les programmes d’histoire géographie, la suppression des classes bilangues n’est maintenant plus d’actualité ; pourtant elles étaient présentées par Mme la Ministre comme une filière élitiste donc inégalitaire, ce qui motivait sa suppression. Mais est-ce un maintien durable, ou bien un sursis pour limiter les contestations engendrées par les multiples problèmes de la réforme des collèges ? Le DASEN n’a bien sûr pas pu s’engager car nul ne connait la stratégie ministérielle à venir ! Preuve que la réforme est rejetée par les personnels enseignants, l’UNSA ajoute « cela nous coûte très cher de soutenir la réforme ! ».
Ainsi, pour masquer les dysfonctionnements de la réforme, le ratio horaire par rapport au nombre d’élèves ne diminue pas (il est à peine plus élevé dans les petits établissements), mais la FSU a souligné que cela ne cachait pas totalement la misère car des problèmes concrets se posent ; par exemple, pour éviter des groupes classes aux effectifs hétérogènes on va mélanger des germanistes débutants avec des élèves qui ont déjà plusieurs années d’apprentissage de l’allemand à leur actif ! Bien entendu, il est demandé aux enseignants des stratégies de « différenciation » dont tout le monde sait que cela signifie « débrouillez-vous ! ». Inévitablement, les collègues concernés pourront se retrouver dans des situations de souffrance et de travail empêché.
La taille des effectifs par classe n’a pas de seuil limite qui créerait automatiquement une division supplémentaire ; le DASEN parle de « tendre vers des repères », une manière sans doute de ne pas être pieds et poings liés. Les EPI sont aussi selon lui une modalité pédagogique qui permet de « tendre vers » la réussite de tous. La FSU n’est pas opposée à l’interdisciplinarité si elle vient d’une demande des équipes et si elle bénéficie de temps de concertation sur le temps de service ; les EPI donnent de la rigidité à quelque chose qui se faisait déjà dans un esprit plus volontariste.
Concernant la DHG, par souci de transparence, et pour que les choix qui seront faits localement le soient en connaissance de cause, le SNES a demandé des éclaircissements sur la répartition. Les IMP prévues sont pour l’instant des moyens liés statutairement (cabinet d’histoire géo, sciences etc…), mais les DHG actuelles ne tiennent pas compte des IMP qui seront versées pour des projets complémentaires locaux… Cela complique le travail de répartition en conseil pédagogique, car les collègues et les chefs d’établissements n’ont pas toutes les cartes en main.
Sous la pression des questions du SNES-FSU ce CTSD a apporté des éléments de réponses : par exemple les bilangues vont bien bénéficier de 2 heures en plus en sixième, mais on ne connait pas les lieux d’implantation ni leur nombre précisément. Quant à l’enseignement de complément du latin les collèges de moins de 250 élèves vont pouvoir bénéficier de moyens spécifiques en plus dans les DHG (+1h30 ???) selon l’arbitrage académique à l’initiative de M. le Recteur.
Vote sur les DHG des collèges :
POUR : 0, ABSENTION : 4 (1 FO, 1 SGEN, 2 UNSA [1]), CONTRE : 4 FSU
La FSU n’est pas dupe du fait que des moyens vont être donnés cette année pour que la réforme se mette en place dans des conditions honorables (tout comme pour le réforme Châtel des lycées en 2010). En revanche, cela ne gommera pas tous les problèmes concrets que les collègues vont rencontrer dans sa mise en place, en particulier les collègues sur poste partagé, les nouveaux arrivants élèves ou enseignants dans un nouvel établissement, surtout par rapport à la mise en forme des EPI et de l’AP.
Pour ces raisons, et pour les arguments évoqués dans notre déclaration (voir pièce jointe) sur le gel du point d’indice et la baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires, la FSU appelle à la grève le mardi 26 janvier 2016. Une AG Second Degré se tiendra à la Bourse du Travail de Nevers au 7ème étage le matin à 10h, et une manifestation Fonction Publique partira à 16h du Palais Ducal jusqu’à la Préfecture. Dans le cortège une place sera réservée aux enseignants pour donner (ceci est une initiative nationale) un carton rouge à la réforme !
[1] (l’unsa n’occupait que 2 de ses 4 sièges au moment du vote)