A en croire le ministre de l’éducation nationale, les 16000 suppressions de postes de la rentrée 2011 seraient totalement indolore, et tout ira bien… pour la réussite de chaque élève.
Face à ce satisfecit ministériel, c’est un tout autre constat que font les personnels en cette rentrée !
Ainsi dans le premier degré, 8937 postes ont été supprimés en France, ce qui a eu comme première conséquence la remontée des effectifs par classe partout et notamment en maternelle, en éducation prioritaire. La réduction du nombre de remplaçants la disparition de nombreux postes de RASED, de postes de formateurs ont aussi pour effet de dégrader les conditions de travail de cette rentrée.
Dans le second degré, où la hausse démographique est générale, les chefs d’établissement ont dû jongler pour afficher, et seulement afficher, une rentrée « techniquement réussie ». Ce qui veut seulement dire « avec des professeurs en face de tous les élèves ». Mais là encore c’est une tout autre réalité que nous vivons. Au delà des effectifs de classe pléthoriques, nombre d’économies sont réalisées sur ce qui se voit le moins : réduction de l’offre d’enseignement (les options), du nombre de cours à effectif réduits, regroupements anti-pédagogiques, suppression des actions de remédiation et des projets éducatifs, non respect des horaires nationaux, notamment dans les zones rurales et les lycées professionnels.
Et ce ne sont pas les derniers rapports qui viendront conforter les dires du ministre : PISA, HCE, CESE, inspection générale et le dernier celui de l’OCDE, tous confirment le retard pris par la France ces dernières années en matière d’éducation.
Il est donc grand temps de réhabiliter l’idée que l’Ecole doit et peut faire réussir tous les jeunes, c’est à dire leur offrir une scolarité complète avec l’accès à une culture commune et à une qualification. Cela suppose d’autres choix politiques : refonder l’Education Prioritaire, imposer une autre formation des enseignants, permettre d’exercer au mieux nos métiers, faire reconsidérer notre travail. Et tout cela passe par un recrutement de personnels en nombre suffisant.
On nous rétorque que l’aggravation de la crise économique et financière rendent ces projets impossibles (quand ce ne sont pas d’autres mots qui sont employés). Et pourtant le nombre de très hauts revenus continue d’augmenter dans notre pays. Le gouvernement et le patronat s’entendent pour user de la fragilisation de l’Europe et de l’Euro , des pressions spéculatives sur les Etats pour accentuer les politiques de casse sociale, faire pression sur nos salaires et remettre en question les solidarités et les droits comme l’Education. Mais rien n’est fait pour remettre en cause le pouvoir des banques et de la finance, rien n’est fait pour partager autrement les richesses, rien n’est fait pour permettre aux citoyens de s’approprier les enjeux et les questions posées par cette crise.
Les services publics sont bien des investissements productifs indispensables pour l’avenir de notre société. Ce sont nos biens communs. Ils ne sont pas à désosser pour être mieux bradés ensuite.
La FSU s’y oppose et s’y opposera toujours.