Les structures d’insertion et organisations sociales et syndicales, Régie Interquartiers, ANAR, Comité Territorial 58 de la CRESS, CGT, CFE-CGC, CFDT, FSU, CFTC, UNSA, Solidarité 58, Restos du Cœur 58, Trajectoire, FNARS Bourgogne, GLACI (Groupement Local des Ateliers et Chantiers d’Insertion), Collectif Solidarité se sont réunies le mercredi 28 mai. Elles ont débattu des conditions d’emploi dans la Nièvre et des politiques d’insertion.
A cette occasion, elles ont abordé la question du rassemblement « jouons le jeu des différences : un atout pour le développement économique » organisé par le MEDEF Bourgogne le 3 juin 2008 avec la présence du Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté.
Elles prennent acte de la volonté du Medef et des chefs d’entreprise de la Nièvre de faire une véritable politique d’insertion des publics en difficulté.
En effet, l’entreprise est bien le lieu de professionnalisation, de sécurité salariale, de développement individuel pour les salariés.
Toutefois, ces organisations rappellent le contexte :
Les personnes en situation d’exclusion sont souvent dans cette situation en raison des décisions des fonds financiers spéculatifs, des chefs d’entreprise, des politiques économiques menées qui placent la seule rentabilité financière au dessus des approches de valorisation des individus ou des salariés. Ce faisant , ils transfèrent à la collectivité le suivi financier et les politiques d’emploi des salariés licenciés ou en difficulté, tout en demandant la diminution voire la suppression des charges et des impôts.
Les personnes en exclusion ne sont pas responsables des difficultés du marché du travail. Elles en sont les victimes.
Ces personnes peuvent être considérées comme le reflet d’une non prise en considération des êtres humains comme des acteurs de l’économie et d’une gestion non maîtrisées du développement économique qui ne viserait que l’accroissement des richesses des détenteurs des capitaux des entreprises.
Depuis maintenant plus de trente ans des militantes et militants ont osé combattre la fatalité de l’exclusion. Ils ont obtenu de l’Etat et des collectivités territoriales des moyens pour une prise en charge individuelle et collective des personnes en situation d’exclusion.
Dans ces périodes où se mettaient en place des plans sociaux, des délocalisations, se développait la précarité du contrat de travail. Ces militantes et militants ont mis en œuvre des actions autour du travail, des taches d’intérêt collectif, du logement, de la santé, de la formation permettant de redonner à ces personnes de la dignité et d’être intégrées dans la Cité ou la Nation.
Depuis plusieurs mois, des campagnes de culpabilisation des exclus sont menées par une stigmatisation de leur situation, par l’exacerbation des tensions entre actifs et inactifs, par la réduction des crédits d’Etat accordées à l’insertion, et par des dispositifs draconiens de retour à l’emploi.
Lors de la venue du Président de la République à Dijon en octobre dernier « Envie Dijon », a demandé la tenue d’un Grenelle de l’insertion afin d’ouvrir un dialogue entre tous les partenaires de l’insertion et du monde du travail.
Les organisations signataires réaffirment les valeurs qui les réunissent :
Les personnes en difficulté sont des citoyens, des salariés comme tous les autres. Elles ont des devoirs, mais aussi des droits ; Droits constitutionnels : Droits de l’homme, Droits à l’emploi, Droits au logement, auxquels nous rajoutons le droit à la Santé.
Pour mettre en œuvre ces Droits Fondamentaux, constitutifs de la Nation, l’ensemble des composantes économiques, professionnelles ou publiques participe aux financements d’actions ou de services.
Les signataires demandent que les politiques d’insertion partent des situations réelles des personnes en retrouvant de la souplesse et de l’efficacité.
Ils souhaitent sortir de la stigmatisation des personnes en difficulté, et de la procédure d’agrément délivré par les services de l’emploi qui renforce cette stigmatisation.
Les organisations signataires :
organiseront des journées d’information et d’action pour réclamer l’ouverture de véritables négociations en Bourgogne sur les conditions de l’emploi, et d’insertion.
demandent aux organisations patronales, qui affirment qu’elles sont attachées à une véritable politique d’insertion, d’ouvrir une négociation interprofessionnelle régionale avec les représentants des salariés, des employeurs, des structures d’insertion, en présence des financeurs, pour fixer des objectifs et des politiques d’insertion dans la Nièvre et en Bourgogne.
A cette occasion, elles demandent qu’une expérimentation d’un parcours sécurisé professionnel soit mise en œuvre dans la Nièvre.
Les organisations signataires demanderont à rencontrer les organisations d’employeurs, les représentants des collectivités territoriales, les parlementaires et le Préfet de la Nièvre.