L’urgence est à la construction d’un projet éducatif en rupture avec la politique actuelle afin d’assurer réellement la réussite de tous les jeunes.
Depuis des mois, la FSU mène campagne d’opinion et actions sur l’Education , notamment les 27 et 28 septembre derniers, qui ont contribué à mettre cette question au centre des débats publics notamment à l’occasion de la campagne présidentielle. La FSU continuera à faire connaître ses propositions et priorités aux candidats aux élections présidentielle et législatives.
Les sujets de désaccords et de mécontentements sont aujourd’hui nombreux dans l’Education Nationale et l’enseignement agricole : suppressions massives de postes, dégradation des conditions de scolarisation des élèves, formation des enseignants, dispositifs d’évaluation des élèves, aide aux élèves en difficulté, éducation prioritaire, conditions de travail de plus en plus difficiles pour l’ensemble des personnels, réformes contestées, déstructuration des services déconcentrés aggravée par le projet de nouvelle gouvernance…La FSU dénonce la mise en place des masters de formation des enseignants en alternance proposées actuellement par les ministères de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur. Elle mettra tout en œuvre pour obtenir une véritable formation disciplinaire de haut niveau.
Dans le premier degré, les mobilisations de l’ensemble de la communauté éducative contre les projets d’évaluation en grande section de maternelle ont obligé le Ministre à y renoncer et à ouvrir des discussions. A cela vient de s’ajouter un projet de réforme de l’évaluation des enseignants qui s’inscrit dans le nouveau management de l’Education nationale. Pour le premier degré, l’évaluation s’effectuerait par un entretien professionnel déconnecté de l’acte pédagogique, mené par l’inspecteur de circonscription dont l’appréciation aura un rôle direct sur l’avancement des personnels, en distribuant ou non des mois d’ancienneté et alignerait les carrières vers le bas.
Dans le second degré, la fin de la double évaluation reviendrait à reléguer au dernier plan ce qui constitue le cœur du métier, à savoir le travail en classe avec les élèves : ces nouvelles modalités dénatureraient ainsi profondément les métiers de l’éducation et décentreraient les missions des établissements en minorant l’importance des contenus enseignés et des pratiques pédagogiques ; elles reviendraient également à donner aux chefs d’établissements des outils supplémentaires de sanction voire de mise au pas des personnels. Nous sommes loin d’un projet d’évaluation formative constituant une aide à l’exercice du métier d’enseignant, loin des principes d’équité et d’égalité de traitement. C’est bien plus une vision du système éducatif fondée sur la « performance » individuelle et la mise en concurrence que portent ces projets. Cette évaluation est dans la logique de l’évaluation de tous les agents de la Fonction Publique qui vise à une mise en concurrence et à l’individualisation.
C’est pourquoi, à l’initiative de la FSU, les Fédérations de l’Education appellent les personnels enseignants à être massivement en grève le 15 décembre prochain pour exiger le retrait des projets d’évaluation, condition préalable à l’ouverture de discussions sur de toutes autres bases, mais aussi une autre politique éducative et budgétaire.