Le mouvement de résistance contre les réformes de l’Université se poursuit depuis plus de 4 mois dans tout le pays.
A Nevers, nous ne sommes par en reste et le combat de l’enseignement supérieur est mené par l’IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maitres), l’ISAT (Institut Supérieur de l’Automobile et des Transports) et la faculté de droit.
Cette mobilisation est nouvelle dans sa durée et dans son intensité. Le sens de toutes les actions menées est de défendre l’idée d’une université démocratique, ouverte à tous et non pas aux seuls privilégiés. Une université tout entière vouée à sa mission de formation des étudiants leur permettant de s’insérer de manière critique dans le monde du travail et dans la cité.
Mais aussi une université qui contribue à la création de nouveaux savoirs dans tous les champs de la connaissance et non pas seulement dans ceux qui sont jugés les plus rentables commercialement.
Nous pensons pour cela que l’université doit être fondée sur la démocratie et la collégialité qui seules permettent la réussite du plus grand nombre.
Nous nous opposons à la vision de l’université défendue par le gouvernement, qui veut donner une valeur marchande à la formation, aux savoirs et aux personnes. Nous ne voulons pas d’une « marchandisation » de l’éducation.
Depuis le début de la mobilisation, le gouvernement nie la détermination des personnels et des étudiants, et tente de casser leur attachement au service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le président de la république et ses ministres ont été méprisants vis à vis de la communauté universitaire toute entière. Même si le rapport de forces a permis de faire reculer la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et le ministre de l’éducation nationale sur un certains nombres de points, ils restent arcboutés sur les principales dispositions de leurs réformes et maintiennent notamment le Pacte recherche et la loi LRU sur l’autonomie des Université avec ses décrets d’application.
Sur la formation des enseignants ; tout en laissant croire qu’ils négocient, ils refusent encore maintenant de revenir sur les annonces précédentes de réduction de la formation et sur la perte de la rémunération en 5ème année d’études. Il en résulte inquiétude, indignation et colère chez les étudiants et les enseignants.
La question des moyens est aussi une question cruciale. Compte tenu du sous-encadrement chronique des universités, nous réclamons un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires dans l’enseignement supérieur et la recherche.
Nous réaffirmons que c’est le gouvernement, par son refus de prendre en compte la protestation des universitaires et par ses passages en force, qui porte la responsabilité de la mise en cause du bon déroulement de la fin d’année et de la tenue des examens.
La plupart des universités ont d’ailleurs voté la reprise des cours pour assurer le bon déroulement des examens et la réussite des étudiants.
Ceci n’empêche en rien que l’ensemble du monde de l’éducation doit continuer à se mobiliser comme il le fait depuis septembre. Nous ne pouvons pas accepter que le gouvernement apporte des réponses sécuritaires à des problèmes sociaux et ne prenne pas en compte les multiples formes de mobilisations. Assez des provocations, assez du mépris, oui à un vrai dialogue !!!
Nous, représentant de la communauté universitaire de Nevers, comme l’ensemble de nos collègues de l’éducation en lutte à travers la France, nous réaffirmons notre volonté de lutter contre des réformes destructrices du service public de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur aussi bien à Nevers que dans les grands centres universitaires.