Après la loi FILLON sur l’orientation de l’École et la loi BORLOO sur « l’égalité des chances » qui font la part belle à l’apprentissage, le SNUEP constate une fois de plus que les dispositions relatives à la préparation de la Rentrée 2007 ne peuvent que poursuivre la régression de l’Enseignement Professionnel public . Le Gouvernement s’est inscrit dans le cadre d’une réduction de l’ensemble des services publics. Celui de la de formation en voie professionnelle n’échappe hélas pas à cette règle. Devant l’énorme pression visant à l’abandon de certaines qualifications reconnues, et dans un contexte de restrictions budgétaires de grande envergure, l’Éducation Nationale abandonne purement et simplement les objectifs de formation que s’étaient fixés les derniers gouvernements en matière de d’Enseignement et de Formation Professionnelle : donner à tous les jeunes d’une classe d’âge une formation qualifiante validée par un diplôme national.

Le SNUEP refuse l’odieux chantage qui consiste à fermer des sections existantes pour mettre en place des sections d’apprentissage. Pour le SNUEP, la voie professionnelle a toujours été un espace de réussite et la présentation de l’apprentissage comme le modèle idéal en matière de formation est un non-sens historique au moment même où les besoins en qualification sont accrus par les évolutions technologiques. Il s’agit bien de réduire l’offre et le coût de formation tout en favorisant d‘autres orientations politiques.

La préparation de la rentrée scolaire 2007 se déroule dans un contexte sans précédent : suppressions massives de postes d’enseignants · fusion ( entre le lycée Georges Sand et le LP Pierre Chevenard dés la rentrée) voire suppression de Lycées Professionnels · Réductions des capacités d’accueil dans certaines sections voir des suppressions( comptabilité à Clamecy, Bac Outillage à Decize et à Fourchambault et ouverture prévue dans le privé au LP Saint Joseph ) · Regroupement de sections différentes au détriment de la qualité de l’enseignement ( Regroupement des enseignements de première année et deuxième année dans certaines matières professionnelles à Decize dés la rentrée)·

Par ailleurs, de plus en plus de pressions sont exercées sur les enseignants pour que les établissements soient labellisés « Lycées des Métiers ». Sous cette appellation se dessine le mixage des publics de la formation initiale, de la formation continue (Greta) et de l’apprentissage (avec possibilités que ce mélange des publics s’effectue à l’intérieur des classes). L’objectif est uniquement de rentabiliser la formation professionnelle au détriment de la qualité des formations dispensées.

Ces remises en cause s’accompagnent d’une autre attaque contre l’Enseignement professionnel et leurs personnels , le rapport d’audit de modernisation de l’enseignement professionnel : atteintes au mouvement des enseignants, à leurs avancements de carrière, à leurs salaires.

L’analyse de ce rapport de l’audit sur la voie professionnelle n’a pour seul but qu’une approche comptable visant à rentabiliser la voie professionnelle en prévoyant de supprimer des postes sous prétexte :

D’alléger les horaires hebdomadaires trop lourds pour les élèves,

De redéployer des moyens dans le cadre d’une gestion souple ( 7000 à 8500 équivalents temps plein seraient concernés !)

De réorganiser les horaires de la semaine afin de répondre au mixage des publics

De mobiliser les enseignants pendant les périodes de stage des élèves ce qui permettrait de dégager 4000 équivalents temps plein.

De renforcer l’autonomie des établissements

D’envisager l’annualisation des services des enseignants

D’associer les budgets aux résultats

Ce rapport ne prend en compte ni l’aspect pédagogique des enseignements , ni la réalité des formations professionnelles initiales, ni le quotidien des enseignants .

Il a pour volonté de répondre aux besoins immédiats de l’économie plutôt que de s’interroger sur les missions d’enseignement et d’éducation .

Le SNUEP appelle tous les personnels à se mobiliser pour la défense de l’enseignement professionnel public et à refuser une école livrée à la marchandisation, à la compétition, à l’individualisme, à l’argent roi, qui ne font que creuser les inégalités.