Ce rapport d’activité porte sur les 3 dernières années. Et cette période n’a pas été la plus facile pour notre fédération. Le gouvernement n’a eu de cesse de vouloir imposer ces choix d’origine libéral. Les traductions sur le terrain, dans la Nièvre, montrent combien cette politique a été néfaste pour les citoyens : fermeture de bureaux de poste, d’écoles, usines les unes après les autres, résultats des élèves en chute …

L’espoir a pourtant jailli quelquefois et les rejets du traité de constitution européenne et du contrat première embauche ont démontré que la population nivernaise pouvait encore se mobiliser.

Autre sourire, les résultats aux élections professionnelles de l’Education Nationale qui ont fait de la FSU première organisation de ce secteur dans le département. Résultat qui nous donne des droits mais aussi des devoirs que nous remplissons en participant à toutes les commissions auxquelles nous nous devons. Citons le comité départemental d’action social de l’education nationale où nos représentants ont obtenu qu’une meilleure information soit diffusée : toutes les catégories de personnels et notamment les TOS ont maintenant accès aux aides. Citons aussi le comité hygiène et securité départemental de l’Education Nationale où le premier combat est d’obtenir la tenue des réunions. Ensuite la principale revendication est la prévention des risques liés à nos métiers et la dénonciation de l’absence de visites médicales. L’obtention des ACMO dans les établissements du second degré a été ainsi une juste avancée.

Revenons à l’événement phare du point de vue social et syndical de ces derniers temps : la lutte contre le CPE. Dans la Nièvre, après quelques hésitations rapidement effacées au mois de janvier sur la place de la FSU dans une lutte qui à priori concernait le privé et son droit du travail, la section départementale a pesé de tout son poids pour réussir la mobilisation. Elle est intervenue pour aider à la mobilisation des lycéens, chose pas toujours facile pour les éducateurs que nous sommes. Cela a pu se faire grâce à l’unité syndicale retrouvée dès le départ de ce mouvement, grâce à la présence d’un embryon de syndicat lycéen -l’UNL- et de l’arrivée d’une coordination étudiante départementale (née pour lutter contre le CPE et morte avec lui). Nous avons participé à toutes les intersyndicales et rappelé à chaque fois que cette lutte contre le CPE était à lier avec les autres aspects de la politique gouvernementale (développement de la précarité, casse de la fonction publique et des services publics, attaques de tous les acquis sociaux). Le seul bémol que nous pourrions avoir sur ce début d’année 2006, c’est que la mobilisation contre le CPE a étouffé celle que nous avions prévu de mener contre l’apprentissage à 14 ans, les ZEP à ambition réduite, les propos autoritaires du Ministre sur la lecture remettant en cause la liberté pédagogique. Nous pouvons nous féliciter qu’aucune organisation n’ait brisé l’unité en allant négocier avec le gouvernement.

Ce qui m’amène à la politique en matière d’éducation contre laquelle nous nous sommes opposés pendant toute cette période. Alors que la Nièvre s’enfonce dans le marasme économique, elle continue de perdre des postes d’enseignant et voit les conditions d’étude et d’enseignement se dégrader. Le P/E dans le premier degré est ainsi passé de 6,04 à 5,94. Les remplacements sont de moins en moins assurés et les intentions du ministère à ce sujet n’ont pas aidé à leur amélioration. Le nombre de postes sur plusieurs établissements explose.

Les choix du gouvernement en matière d’éducation sont clairs : tous les jeunes n’ont pas les mêmes chances au départ et tous n’ont pas besoin de qualification. Donc tous les jeunes n’ont pas leur place à l’école, et un certain nombre de connaissances ne sont pas indispensables pour tous.

Cela se traduit par des économies de personnels et de moyens financiers pour l’Education Nationale et le socle commun. Si Fillon le niait, et après un débat alibi, sa loi sur l’Education le démontrait sans équivoque. Et pourtant nous n’avons pas réussi à la faire retirer. Pire nous avons laissé les lycéens seuls dans la bataille. Et depuis nous luttons pour retrouver la confiance des collègues, pour avancer nos propositions, pour s’opposer aux différentes mesures prises (direction d’école, remplacement de Robien, apprentissage junior, baisse de la scolarisation en maternelle, dispositif de réussite éducative, disparition programmée des ZEP, retrait de moyens pour les associations complémentaires de l’école…). Je ne vais pas faire la litanie des actions menées localement pour l’Education Nationale, citons néanmoins les actions carte scolaire, où nous voyons comme dernièrement que la FSU et ses syndicats restent les derniers à porter les revendications sur le terrain, citons aussi le mouvement de début 2005 portant sur les salaires, l’emploi, les conditions de travail et où la FSU 58 a toujours cité dans les sujets de grogne la politique en matière d’éducation du gouvernement. Citons aussi l’organisation d’un colloque national sur les écoles rurales, sa participation dans le mouvement des lycées ruraux et dernièrement la réflexion qu’elle a engagée sur les collèges ruraux.

Une lutte difficile aussi et pourtant tout autant nécessaire au vu des enjeux, c’est celle concernant la défense des services publics. Si aucune structure type collectif n’a pu encore se créer dans la Nièvre malgré nos demandes, nous avons à de nombreuses reprises battu le pavé pour eux, à Nevers mais aussi le 19 mars à Bruxelles ou le 19 novembre 2005 à Paris.

Je parlais de l’action de début 2005. Rappelons que c’est elle qui a permis d’arracher une augmentation de la valeur de notre point d’indice même si nous pouvions espérer obtenir plus si l’unité avait pu être préservée encore un peu. Depuis, que ce soit pour les salaires ou pour l’emploi public, aucune action de masse n’a pu être bâtie.

Autre domaine où nous n’avons pas été en position de force, c’est la décentralisation des TOS. Si notre volonté de voir le retour en arrière de la mesure prise n’est pas émoussée, notre capacité de mobilisation des personnels concernés n’a pas été à la hauteur. Néanmoins, nous avons fait tout ce que nous pouvions pour les associer à la vie de la FSU, ainsi, un agent a toujours été désigné comme membre au titre de la FSU au CTP départemental, au CHSD, à la CDAS ; nous avons trouvé des représentants pour la commission tripartite qui est consultée dans le cadre des nouvelles lois de décentralisation. Les dernières élections au niveau du Conseil Régional nous récompensent en partie puisque les résultats ne nous sont pas aussi défavorables que nous l’avions craint.

Un secteur a fait l’objet ces trois dernières années de notre attention, c’est celui de l’assurance-maladie. Que ce soit avant le vote de la loi en juillet 2004, en nous engageant dans diverses actions de sensibilisation ou de mobilisation avec différents acteurs (associations, syndicats ou mutuelles) ; mais aussi ensuite en continuant la réflexion sur notre système de soin avec la mutualité.

Les retraités sont-ils l’avenir de la FSU ? Nous sommes bien obligés de poser la question quand nous voyons que leur réunion rassemble plus de personnes que notre cdfd. Il y a trois ans nous avions comme objectif d’organiser l’activité des retraités à l’intérieur de la FSU. C’est dorénavant chose faite grâce aux regroupements des syndiqués du SNUipp et du SNES à l’intérieur d’un collectif FSU, ouvert bien sûr aux autres syndicats. A noter aussi leur implication dans la FGR avec deux membres à la commission exécutive et leur importante participation à l’assemblée générale de la Fédération Générale des retraités de la fonction publique qui amène cette dernière à réfléchir sur son action.

D’autres motifs prennent beaucoup de temps à nos adhérents : citons la participation de MH Bourdier au Forum social mondial de Bamako, notre concours à quelques actions du mouvement de la paix, la collaboration d’Abdel Atmani à l’association Soutien avec le peuple palestinien, notre action pour la manifestation silencieuse du 7 mai après le drame de Garchizy, et, grande fierté pour nous, la contribution à la naissance et à l’activité du Collectif nivernais contre l’expulsion d’enfants et d’adolescents scolarisés (merci là à Pascale Bertin). Collectif qui en moins d’un an a prouvé plusieurs fois son utilité et la capacité de mobilisation des nivernais attachés aux valeurs de la République.

D’habitude, à ce moment ATTAC est cité, mais il faut bien avouer que ces dernières années, peut-être depuis le départ de Sébastien Sihr, la vivacité de l’association n’est pas au plus haut. Nous continuons toutefois à l’héberger (ATTAC pas Sébastien).

L’extension du champ syndical de la FSU a pour effet d’avoir de nouveaux syndiqués : au SNU-TEFI, au SNE. Malheureusement en même temps que l’on accueille ces nouveaux adhérents, l’érosion du nombre d’adhérents de syndicats historiques de la FSU continue. La taille de notre département ne permet pas à chaque syndicat d’avoir une vie propre et d’apporter sa contribution à la vie de la FSU. Grâce au SNETAP, nous ne restons pas entre Education Nationale.

Au début de ce rapport, il était question d’espoir et il va donc finir avec cet espoir : il s’agit du rejet par le peuple du traité de constitution européenne Même si notre position n’a jamais été évidente et qu’il ait fallu attendre la dernière semaine avant le scrutin pour que nous nous exprimions clairement. Nous avons toujours donné notre avis sur ce que devait être l’issue du vote mais sans vouloir donner de consigne de vote.

L’espoir peut donc se traduire par (même si ce n’est pas que cela) « première victoire contre le libéralisme, l’ultralibéralisme, le néolibéralisme, choisissez le terme qui vous convient le mieux.

Pour conclure, il faut parler de la communication de la FSU 58 qui s’est enrichie grâce à la création d’un site Internet, grâce à la nouvelle maquette de son journal et dernièrement à l’instauration de sa liste de diffusion (et là merci à Olivier Crouzet).

Pour : 15 voix, Contre : 1 voix, Abstention : 0, Refus de vote : 0