Le SNUEP FSU refuse la mise en place à marche forcée et

sans concertation des Baccalauréats Professionnels en 3 ans,

par suppression des formations BEP et Baccalauréats Professionnels

en 2 ans. Alors que l’année 2008 devait être considérée

comme une « expérimentation », le Rectorat fait

preuve de beaucoup de zèle en prévoyant dès la rentrée

2008 la transformation de 62% des BEP (90% en tertiaire et

45% en industriel), c’est à dire bien au delà des recommandations

du Ministre.

Le Bac Pro 3 ans est loin de faire l’unanimité :

"-" Des tentatives ont été réalisées en Bourgogne, mais

elles n’ont pas fonctionné et ont dû être abandonnées

en 2007.

"-" Dans un vœu largement adopté dans sa séance plénière

du 21 janvier 2008, le Conseil Régional de Bourgogne a

émis plus que des réserves sur la méthode, le manque

de concertation avec les responsables de la mise en

place du Plan Régional de Développement de la Formation

Professionnelle et les Branches Professionnelles, les

incertitudes sur les contenus et la reconnaissance de

cette nouvelle formation.

"-" L’Inspection Générale de l’Education Nationale (IGEN)

a également rédigé des rapports très critiques sur les

Bacs Pros 3 ans.

Les conséquences sont néfastes pour :

"-" les élèves qui devront faire en 3 ans ce qu’ils avaient

parfois bien des difficultés à faire en 4 ans, qui feront

des choix d’orientation sans connaître certains contenus

de formation, qui verront l’accueil en enseignement

professionnel public réduit de 436 places, qui ne trouveront

plus de formations au BEP que par l’apprentissage…

"-" les professeurs qui subiront des dégradations dans leurs

conditions de travail par les augmentations d’effectifs

et les difficultés à atteindre les nouveaux objectifs, des

pertes importantes de postes qui atteindront 20% des

PLP (Professeurs de Lycée Professionnel) l’ensemble

du dispositif sera mis en place ! La réduction

drastique de l’emploi public est une conséquence directe

de ces mesures.

A ce jour, la politique rectorale est inconnue des représentants

des personnels. Ce qui filtre par certains corps d’inspection

et chefs d’établissements, c’est qu’il faut mettre en

concurrence les établissements pour mieux se positionner :

c’est absolument inacceptable.

Le SNUEP FSU revendique le maintien d’une réelle formation

professionnelle de niveau BEP, tremplin nécessaire à

l’élévation du niveau de qualification, et appelle à poursuivre

et développer la mobilisation contre ce projet, afin de

maintenir un service public de formation professionnelle de

qualité.

POUR LE MAINTIEN DES FORMATIONS

BEP 2 ANS + BAC PRO 2 ANS, le jeudi 13 mars, nous

distribuerons à la sortie des lycées professionnels un document

à destination des élèves et de leurs parents pour les

informer sur les conséquences de l’expérimentation. Ils

pourront y lire :

Question 1

Aura-t-il une place dans un lycée professionnel ?

A partir de 2009, il faudra qu’il soit capable de faire en

trois ans ce que son frère a fait en quatre ans…

Question 2

S’il ne peut pas le faire, quel choix aura-t-il ?

Peut-être l’apprentissage ! Mais attention, l’Education

nationale ne peut pas garantir la signature d’un contrat

d’apprentissage. Il lui faudra trouver seul une entreprise.

Le plus probable, c’est qu’il sera renvoyé vers un niveau

CAP.

Question 3

Avec un CAP, quel avenir professionnel ?

Les débouchés professionnels avec un CAP sont plus restreints,

voire inexistants dans certaines professions. La

poursuite d’études vers un bac pro est très difficile.

Question 4

Quelle assurance, pour un élève de bac pro 3 ans, d’obtenir

un BTS ?

On peut craindre que pour une grande partie de ces élèves,

l’année de formation en moins soit un handicap à

l’admission et à la réussite au BTS.