Le gouvernement a choisi de faire passer en force pendant l’été une politique de remise en cause des droits des salariés et des services publics et de développement de la précarité notamment pour les jeunes.

Les « 100 jours » sont passés et le Premier Ministre n’a rien conclu du manque de confiance enregistré par tous les instituts de sondage.

Rien n’est fait pour répondre aux revendications salariales. Dans le public nous attendons toujours le rattrapage du pouvoir d’achat perdu depuis 2002 et l’ouverture de négociations pour l’année prochaine (pas la peine d’attendre d’y être ! ). le seul pouvoir d’achat qui progresse est celui des très riches (1).

L’effet pervers des nouvelles dispositions introduites dans le statut général de la Fonction Publique (contrat à durée indéterminée) y ouvrent une nouvelle brèche. De nouvelles négociations à la Fonction Publique pour un nouveau plan de titularisation doivent s’ouvrir, alors que le Plan SAPIN vient de prendre fin.

Dans l’Education Nationale, les annonces ministérielles de cette rentrée ne peuvent faire illusion auprès des enseignants. Elles ne font pas oublier que le ministre impose par décrets l’essentiel des mesures contestées de la loi Fillon.

Quant à la future loi de finance 2006, elle reste dans la ligne des derniers budgets qui entérine le manque d’ambition pour notre service public des gouvernements successifs.

Depuis des années nous assistons à l’application de réformes qui ne consistent qu’à limiter les contenus de l’Enseignement et à favoriser l’insertion immédiate au détriment d’une véritable Formation Professionnelle.

Le plan de relance de l’apprentissage n’est pas de nature à permettre aux jeunes concernés une assise sérieuse de formation générale et professionnelle digne de notre siècle.

L’avenir c’est le développement du Service Public et Laïc d’Enseignement Professionnel.

M.le Ministre nous a écrit personnellement, répondons lui collectivement.

Alors qu’une quarantaine de lycéens sont mis en examen ou passent en jugement dans les prochaines semaines, il est temps que cesse la répression de ce mouvement social. Nous demandons l’abandon des poursuites à l’égard des personnes interpellées lors des différentes initiatives contre la loi Fillon et l’abandon de toutes les sanctions disciplinaires, administratives voire pédagogiques prises contre les lycéens en raison de leur participation au mouvement.

(1) La fortune professionnelle -qui ne recouvre pas toute leur fortune privée (!!)- des 500 premiers classés, a progressé de 8,2% en 2004 ! Elle s’établit à près de 3 fois le budget de l’EN !

La FSU appelle l’ensemble des personnels de son champ à faire grève et à manifester le 4 octobre en convergence avec les salariés du privé et du public. Elle les appelle à se mobiliser :

"-" pour une politique ambitieuse en matière de salaires et de pensions

"-" pour la défense et le développement de l’emploi et contre la précarité et les remises en cause des droits et garanties des salariés tant dans le privé que dans le public (CNE, CDI dans la Fonction publique…)

"-" pour la défense des services publics répondant à l’ensemble des besoins

"-" pour un service public d’éducation qui assure la réussite de tous les jeunes, ce qui implique notamment des moyens budgétaires à la hauteur des besoins, l’abandon de la loi Fillon et de ses décrets d’application et une nouvelle négociation

"-" pour le développement de la recherche (publique et privée), contre les manoeuvres du pouvoir et pour une véritable négociation de la loi recherche

"-" contre le transfert des missions et des personnels aux collectivités territoriales.