Nous avons siégé en CDEN jeudi 10 novembre. Comme d’habitude nous avons fait une déclaration en préambule de cette instance, (voir en pièce jointe ci-dessous) pour rappeler à l’administration les inquiétudes de la FSU par rapport au contexte actuel.

A lire ci-dessous le compte-rendu complet de cette instance du 10 novembre.



Un CDEN en présentiel pour se dire les choses

Jeudi matin s’est tenu le conseil départemental de l’éducation nationale. L’instance a pour but de présenter les mesures de carte scolaire depuis la rentrée de septembre et le constat réel des conditions de rentrée dans le second degré par rapport aux prévisions ; et cela tombait bien, la FSU avait beaucoup de choses à dire sur ces vastes sujets.

Dans les propos de notre déclaration liminaire, nous avons averti qu’il fallait être prudents lorsque l’on travaille sur des chiffres car à force de les manipuler ils finissent par avouer tout ce qu’on veut leur faire dire. Vous retrouverez l’ensemble de notre déclaration ci-dessous avec des points sur les AESH, les carences dans le remplacement avec le recrutement de contractuels, la situation des lycées professionnels, et le manque de dotations financières rectorales pour abonder les budgets des établissements. Tout cela ayant un impact sur les conditions de travail des enseignants et l’émancipation des élèves.

Il est nécessaire de nuancer les traditionnels chiffres et graphiques qui font état d’une baisse de la démographie nivernaise. Même si nous ne pouvons pas la nier, il est important de revoir l’échelle utilisée par l’administration. Quand on perd 13,5% d’élèves dans le 1er degré sur les 7 dernières années et 14% dans le second degré en 10 ans, le graphique présenté est trompeur car il agit comme une loupe et encourage le discours de suppression de postes. Par ailleurs, la DASEN s’inquiète du nombre d’élèves de 2 ans scolarisés dans les classes du département, qui chute de 20,5% en cette rentrée. Sauf que la FSU rappelle que les TPS ne sont pas comptabilisés dans les effectifs et qu’ils sont la variable d’ajustement quand des classes ferment. La directrice académique le disait elle-même en février 2022 : « on accueille les TPS quand on est en capacité de le faire ». On comprend le choix de certaines écoles qui ont 24 élèves sur plusieurs niveaux et qui ne sont plus en mesure d’accueillir les 2 ans correctement.

Il est à noter que le département a perdu moins d’élèves en cette rentrée que ce que la DSDEN avait présenté au CTSD de février.
Plusieurs explications à cela : de nouveaux arrivants dans le département et la conséquence de la loi sur l’obligation de l’instruction à partir de 3 ans. Pour le second degré on observe en plus le retour d’élèves en 3è qui n’ont pas vu leur orientation post-collège aboutir. La FSU signale qu’à partir de ces mauvais calculs, le taux d’encadrement a été affecté négativement et demande de prendre en compte cela pour la prochaine carte scolaire.

L’administration présente un chiffre de 38 élèves allophones dans le 1er degré et 50 dans le second degré, constat au 1er septembre, élèves intégrés dans des dispositifs UPE2A sans donner le volume horaire. Or, la FSU précise que ce ne sont pas des temps complets, bien loin de là, dans chaque établissement, et demande un état des lieux précis et transparent. Bien que le CASNAV diagnostique et accompagne sur quelques heures ces élèves allophones, ils sont intégrés la grande majorité du temps dans des classes ordinaires ce qui est une vraie problématique globale pour chacun : enseignants, élèves et familles.

Les collègues qui accueillent ces enfants dans leurs classes sont démunis. On rappelle qu’il n’y a pas d’interventions en maternelle, on souhaite une réflexion plus large sur un projet global de prise en charge de ces enfants. Pour la DASEN les enseignants sont accompagnés correctement, la FSU pense qu’on peut faire mieux. M. Gien précise qu’il existe des outils pour aider les collègues, il faut saisir les circos, ne pas hésiter à demander des formations. Pour lui, intégrer des élèves allophones dans les classes est une bonne chose. La FSU partage ce point de vue, mais précise que dans d’autres départements ces élèves peuvent être intégrés à temps complet en UPE2A jusqu’à 6 mois avant d’intégrer les autres classes. La FSU contredit l’administration qui compare l’accueil d’élèves en situation de handicap et l’accueil des enfants qui ne parlent pas le français.

Concernant les moyens supplémentaires, la DASEN présente les ouvertures provisoires dans les écoles d’Arleuf, Brinon-sur-Beuvron, Châteauneuf-val-de-Bargis, Tracy-sur Loire et Nevers André Cloix.

Elle précise que s’il n’y avait pas eu le recrutement de 12 contractuels elle n’aurait pas mis en place ces mesures. Elle dénonce que sur les 12, deux ont démissionné, ce qui n’est pas étonnant « vu l’accueil qu’on leur réserve ». La FSU ne peut laisser passer cette remarque et le fait savoir ! Il est inadmissible de faire culpabiliser les collègues sur la venue ou non de contractuels.

Dans les écoles d’Arleuf et André Cloix, les contractuels prévus ne sont pas venus : la FSU demande une confirmation écrite que les TR actuellement en poste y resteront à l’année sans craindre un revirement à chaque congé scolaire. La DASEN répond que les IEN ont déjà sécurisé les collègues mais une preuve écrite existe maintenant grâce aux propos tenus dans cette instance.

Comme dans le second degré, ce problème de remplacement a suscité une réflexion inattendue dans ce CDEN concernant le problème d’attractivité du métier. La FSU alerte depuis des années sur la dégradation profonde de notre métier, sur le manque de reconnaissance, qu’elle soit salariale ou sociétale. Elle se félicite ce matin que le conseiller régional et le délégué départemental de l’Education nationale partagent ce constat en rajoutant la gestion par le néo-management qui provoque du mal-être et qu’il est urgent que l’éducation nationale se remette en question. Le Préfet comme la DASEN ont semblé moins inquiets, prétextant que c’était aussi le cas dans les autres domaines professionnels !

Pour la différence de dotation prévue et réelle des collèges, certains ayant eu une sous-estimation, des moyens supplémentaires ont été donnés mais il a fallu lutter pour les obtenir. Ce qui a été le cas de tous les établissements que le SNES-FSU a accompagnés en audience.

Pour le collège des Loges par exemple 3 classes supplémentaires ont été créées. La DASEN n’a pas oublié de nous dire que c’était le collège le mieux doté de l’académie ; la FSU a contre-balancé cet argument en justifiant ce fait par l’IPS (Indice de Position Social) le plus faible.

On nous a présenté les résultats des différents examens de la session 2022 dans la Nièvre. Le plus étonnant est la baisse de 5 points dans le département et de 3 points dans l’Académie au DNB. L’administration y voit une suite de la pandémie mais la FSU estime aussi que c’est une conséquence de la dégradation des conditions de travail dans les collèges.

Pour les problèmes concernant l’orientation, plusieurs raisons ont été données : la réforme du lycée incompréhensible pour les parents, moins d’obtention de stages dans la voie professionnelle, le manque d’informations à cause de la désertification des CIO. L’orientation en seconde GT est de 5 points inférieure à celle de notre académie. Pour la FSU il faut bien se garder de vouloir rattraper cette moyenne car il est préférable d’offrir une orientation raisonnée et raisonnable.

Pour les SEGPA, on constate que les effectifs réels sont inférieurs aux capacités d’accueil. L’écart provient surtout du niveau sixième, car les parents ayant une connotation négative de la SEGPA, sont réticents à inscrire leurs enfants dans cette section ; on constate de plus en plus d’élèves dans les classes de collèges devant bénéficier d’aménagements spécifiques (PAP, PPRE…) pour ne pas être noyés. Pour la FSU, la SEGPA doit bénéficier d’une meilleure promotion auprès des familles.

« Notre école faisons-là ensemble »

Derrière cette belle phrase qui a pour objectif d’améliorer le niveau et qui sera jugé dans les évaluations d’établissements, nous y voyons un moyen de détricoter le cadre national de l’enseignement par le biais d’initiatives locales qui risquent de mettre les territoires en situation de concurrence. Il s’agira de trouver des solutions avec les partenaires dont les parents, les élus et des membres de la société civile au sein de SON école SON collège SON lycée ; avec à la clé des financements de projets pédagogiques innovants. A noter que les écoles et établissements rentrant dans le dispositif bénéficieront d’un allègement de 12 heures sur les 108h sans autres précisions (1er degré), de deux journées banalisées (collège SI le Conseil d’Administration a voté pour sa mise en place). Opposée à ce simulacre de concertation, la FSU encourage cependant à prendre part au débat si celui si a été décidé pour modérer les idées farfelues qui pourraient émerger.

La FSU a été la seule organisation syndicale en mesure de poser des questions diverses et voilà ce qu’elles nous ont appris :

Pour Decize, la DASEN précise que même sans écrit pour le moment, le projet serait la fermeture de l’école Lakanal et qu’une nouvelle réunion est prévue entre la municipalité et les enseignants le 22 novembre.

Les directeurs et directrices d’école déchargés sur une demi-journée et qui préféreraient attendre de l’être sur une même journée peuvent prendre contact avec leur IEN.

Enfin, aucun problème relatif à l’organisation des circuits de bus scolaire ne serait revenu à la connaissance de la DSDEN. Cependant il demeure des difficultés depuis que les départements ont perdu la compétence des transports au profit des régions quant à la création de points d’arrêts, laissant des familles dans des situations problématiques.