Après la déclaration commune des 4 organisations syndicales (cf. en bas de page), ce CTPD de rentrée a surtout permis de vérifier que chacun était dans son rôle :
"-" l’IA défend le travail de son administration.

"-" les organisations syndicales attaquent les restrictions que subit l’Education nationale et en dénoncent les conséquences sur le terrain.
Une de celles-ci est les craintes de ne plus voir les élèves de deux ans scolarisés dans les écoles les accueillant "traditionnellement".
Une autre est le clientélisme assumé de certains parents, comme nous l’avons pointé sur le secteur de Moulins-Engilbert, qui fait que des écoles perdent des élèves au profit d’autres.
La difficulté d’accueillir tous les élèves en situation de handicap ou en grande difficulté scolaire à l’est du département nous a fait redemander la création de structures spécialisées dans cette zone.

Mais les délégués de la FSU ont voulu aussi porter le débat sur la question du mal-être au travail qui s’impose dans le climat actuel des établissements scolaires.

Sur ces deux sujets, vous pourrez lire les deux déclarations faites par la FSU lors de ce CTPD.

Concernant les informations proprement dites de cette réunion, on retiendra que M. l’Inspecteur d’Académie n’a pu obtenir le pont du 8 mai et ne souhaite pas celui de l’Ascension !
Sinon M. l’IA a confirmé l’ouverture de postes à Guérigny, Donzy et Château-Chinon (maternelle). Il a aussi annoncé la fermeture d’une classe de la maternelle B.Pascal.

Déclaration de la FSU à propos des conditions de rentrée dans le second degré.

La rentrée 2011 dans le second degré est la traduction du choix fait par le gouvernement de sacrifier l’Éducation Nationale en lui retirant encore des moyens. Nous constatons ainsi que les H/E des collèges comme des lycées sont en diminution.

La confirmation de la remontée des effectifs des collèges du département est la bonne nouvelle de cette rentrée, mais elle s’accompagne d’un E/D qui passe de 22,83 à 23 ce qui obscurcit nettement le tableau. Le département compte ainsi en cette rentrée 11 classes qui atteignent les 29 élèves et cela concerne même le niveau sixième. Nous sommes très loin de conditions de travail convenables.

La préparation de la rentrée 2011 laissait dans la DHG de certains lycées un ratio d’heures supplémentaires important. Lors du CTPD du 18 mars dernier, nous avons attiré votre attention sur les courriers de collègues vous informant qu’ils refuseraient toute heure supplémentaire au-delà de l’heure qui peut être imposée. Vous nous avez alors répondu que vous alliez gérer ces problèmes lors de la rentrée…

Pourtant deux semaines après la rentrée, un certain nombre d’heures d’enseignement n’étaient toujours pas assurées. On a même assisté à certaines situations ubuesques où des collègues allaient compléter leur service dans un autre établissement alors que, dans leur discipline, des élèves de leur établissement n’avaient pas cours. Ces problèmes ont souvent fini par se régler par le recrutement de vacataires ou de contractuels ou par la transformation d’heures supplémentaires en heures postes pour pouvoir nommer des TZR. Mais quel temps perdu pour les élèves et quel début d’année pour les enseignants titulaires ou non qui ont dû s’adapter dans l’urgence !

Au 1er Octobre, tous les problèmes n’étaient pas résolus, et des élèves attendaient encore un enseignant (sans compter que des gestionnaires manquaient dans plusieurs établissements).

Les dotations étriquées des lycées n’ont d’ailleurs pas fini de poser des problèmes :

Accompagnement Personnalisé réalisé en classe entière,

Heures d’Accompagnement personnalisé en HSA non attribuées à ce jour,

Application fantaisiste de la majoration de service pour effectif réduit,

Services des enseignants élaborés pour limiter le nombre d’heures de chaire, les motivations pédagogiques passant au second ordre.

Effectif des classes pouvant aller jusqu’à 40 élèves,

Où sont passés, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, les contingents d’heures pour effectifs réduits prévus dans la réforme des lycées ?

Pour la FSU le bilan de cette rentrée est donc négatif comme nous l’avions redouté et annoncé et concourt au mal-être des personnels.

Les personnels vont mal !

Nous vous le disons depuis notre premier CTPD en commun, monsieur l’Inspecteur d’Académie, mais aujourd’hui nous vous demandons d’agir.

D’abord en vous demandant de vérifier cette assertion. En vous demandant de réclamer au service médical du rectorat un diagnostic complet de l’état de santé des personnels de notre ministère dans le département. En recensant les arrêts maladie depuis les dernières années pour les analyser précisément. En recensant les demandes des collègues à changer de voie, de métier. En cherchant quelles sont les raisons des difficultés de santé actuellement. En donnant les moyens d’utiliser les registres de sécurité dans chaque lieu de travail. En mettant en place un groupe de travail qui étudiera ce registres. En convoquant un CHSD qui fera le point sur toutes ces questions.

Si on essaie d’étudier les causes du mal-être au travail des personnels, nous pouvons sans nul doute les chercher du côté de la dégradation de nos conditions de travail : les effets de la RGPP se traduisent par une augmentation du travail pour chaque salarié, pour les enseignants les effectifs des classes sont plus lourds, les exigences de résultat sont plus fortes, la mobilisation des élèves sur les savoirs est plus difficile, les tensions liées aux exigence d’autorité à l’école et la permissivité qui grandit dans le reste de la société s’aggravent. Par ailleurs la multiplication et l’empilement des tâches comme l’orientation, l’aide, le soutien, l’accueil ou les nouvelles formes d’évaluation sont très déstabilisatrices. Si on ajoute à cela le déficit de formation qu’elle soit initiale ou continue, nos métiers sont mis à mal.

Par ailleurs, comme d’autres institutions, l’école est de plus en plus soumise à la critique et c’est aux enseignants d’y répondre. Quand on n’y est pas préparé on peut facilement prendre pour soi toutes les critiques qui en fait sont celles de l’institution. Qui plus est, un enseignant travaille, pour une large part, hors de l’école, ce qui entraîne une grande porosité avec sa vie privée.

Pour toutes ces raisons (mais surement d’autres encore) le sentiment d’absence de reconnaissance professionnelle est un sentiment qui s’amplifie dans notre ministère.

Les mesures prises par le ministère de l’éducation nationale sont insuffisantes : les voies de reclassements sont limitées et les solutions ponctuelles. En outre, la prévention est défaillante avec seulement un médecin du travail pour 16 000 agents. D’ailleurs, on a trop tendance à renvoyer les problèmes vers le médical ou le psychologique, ce qui évite de s’interroger au fond sur ses conditions de travail.

Les propositions de la FSU pour lutter contre le mal-être au travail des enseignants sont les suivantes :

"-" alléger les effectifs des classes et arrêter la dispersion des tâches pour permettre de se recentrer sur le cœur de métier ;

"-" encourager le développement des « collectifs de travail », pour donner un sens véritable au travail en équipe ;

"-" améliorer les conditions matérielles, la prévention en matière de santé et la formation des professeurs, tant initiale que continue ;

"-" prendre réellement en charge les personnes en souffrance.

Pour conclure, combien de Charlie Chaplin incapable de suivre le rythme de la chaîne et emmené par des infirmiers faudra-t-il dans l’Education Nationale pour qu’elle fasse ce que tout employeur doit à ses salariés : les protéger ?

Déclaration commune intersyndicale au CTPD du 10/10/2011

FSU – SGEN CFDT- FERC CGT – UNSA Education

« L’école un enjeu majeur, pas une variable d’ajustement budgétaire » avons-nous déclaré unitairement à la rentrée 2009,

« Dans le discours officiel l’éducation est considérée comme une charge pour la collectivité dont il convient de réduire sans cesse le poids sur les finances publiques »avons-nous ajouté lors du CDEN de cette même rentrée.
Dans tous les domaines cette rentrée ne fait pas exception avec les précédentes et comme elle, elle est marquée par les réductions continues de moyens, de postes : 16000 aujourd’hui.

Mais ce qui nous consterne le plus, c’est que ce gouvernement n’aime pas son école et ses personnels qui sont sans cesse dénigrés, critiqués ; ce gouvernement continue d’envoyer devant les classes des jeunes enseignants sans formation, de recruter des personnels précaires tels les EVS puis de les licencier sans ménagement …
Le résultat c’est une dégradation des conditions de travail des élèves et des personnels, qui compromet l’avenir des jeunes nivernais qui nous sont confiés mais aussi la santé de nos collègues.
Et en plus cette politique ne marche pas, les classements, les rapports internationaux en témoignent : l’école creuse de plus en plus les inégalités au lieu de contribuer à les réduire comme le souligne aussi un récent rapport du Conseil Economique, Social et Environnemental.
Pour toutes ces raisons et à l’appel de nos organisations syndicales, les personnels se sont exprimés fortement le 27 septembre par la grève et les manifestations avec le soutien des parents et de la population pour demander une autre politique de l’éducation au service d’une école démocratique, ambitieuse et émancipatrice.