Après l’énorme mobilisation de la veille, les délégués FSU ont souhaité revenir sur les choix du gouvernement qui ne règle rien et entrainent les destructions que l’on connait localement.
Sur le sujet évoqué par nos collègues de l’UNSA-Education, l’agression subie par une de nos collègues dans un collège de Nevers, nous sommes intervenus pour rappeler qu’elle intervenait après de nombreux incidents dans ce collège mais aussi dans d’autres établissements nivernais. Nous avons aussi évoqué le fait que la réunion des collègues demandées régulièrement par les délégués du personnel depuis septembre pour évoquer et régler les problèmes rencontrés n’avait jamais été obtenue contestant ainsi le discours de l’administration qui mettait en cause la gestion de la classe par les enseignants.

Projet des suppressions et de créations de postes dans les collèges de la Nièvre
pour la rentrée 2009

La rentrée 2009 dans les collèges s’annonce avec une vingtaine d’élèves en plus, mais la dotation des collèges du département n’est abondée qu’avec des HSA, au lieu de création de postes. Cela se traduit dans les faits par la suppression de 18 postes fixes dans les collèges et la création de 16 postes fixes, il y a donc un solde de -2 postes dans les collèges du département et une augmentation des heures en BMP (l’équivalent de 2,8 postes.
Nous avons aussi rappelé le fait que les compléments de service (aussi nombreux que l’an dernier) hors commune, outre que cela entraine des conditions de travail détériorées, ne sont pas règlementaires. Et pourtant l’Education Nationale continue de privilégier ce système plutôt que de dédoubler certaines classes ou d’inventer des systèmes de soutien aux élèves. L’IA a répondu que dans les établissements où existent de petits effectifs (16 à 18 élèves par classe) l’orientation en lycée générale et technologique était faible (du point de vue du nombre et du nombre de redoublant à la fin de la seconde). Nous lui avons rappelé que la voie professionnelle était aussi une voie de réussite et n’avons pas convenu avec lui que certains profs n’avaient pas assez d’ambition pour leurs élèves.
Néanmoins, si certains professeurs de collèges acceptent de travailler sur plusieurs communes (comme Luzy et La Machine distants de 50 km !!!) nous avons demandé que soit pris en compte le temps de repas en plus du temps de route.
Nous avons noté que la suppression de deux postes bivalents de certifiés était la preuve de leur manque de pertinence.
La question des heures de vaisselle, et de laboratoire que nous posons depuis de nombreuses années a encore été l’objet d’une discussion. Quand règlera-ton cette question qui ne devrait pourtant souffrir d’aucune contestation puisque inscrit dans le décret de 50 ?

Cette année, deux UPI sont créées dans les collèges du département, mais l’une d’entre elle est financée sur des moyens collèges (c’est donc une fausse ouverture, puisque quelque part des moyens ont été retirés).
Dans le futur, une autre UPI 1 devrait ouvrir sur l’agglomération de Nevers, une UPI en lycée professionnel en lien avec des IME, une UPI au collège des Courlis qui serait la suite de la CLIS "Troubles spécifiques du Langage" qui vient de s’ouvrir à Nevers. Une UPI déficients auditifs serait aussi nécessaire au lycée Jules Renard.
Nous avons déploré la disparition de la CLAD de Corbigny qui, pour nous, répondait à un besoin.
Nous avons enregistré avec intérêt qu’il y avait une plus-value dans les internats (enquête faite à Jules Renard) quand celui-ci était un lieu de vie possédant des locaux décents et un encadrement suffisant.

3 CAP sont ouverts (employé de commerce multispécialités à Decize, employé de vente à Cosne et chaudronnerie industrielle à Varzy). Les élèves de SEGPA bénéficieront d’un bonus d’accès pour ceux-ci contrairement au CAP conducteurs d’engin.
Deux décharges de direction (1/2 poste) sont enfin créées pour les SEGPA de Château-Chinon et de La Charité sur Loire.
Nous avons demandé si la Nièvre pourrait bénéficier d’un EREA. L’Inspecteur d’Académie nous a répondu que nous ne remplissons pas les SEGPA et M. Gien ajoute que nous n’aurions pas le public disponible. Nous estimons que les besoins de qualifications doivent être comblés et que cette création le permettrait.

Autres questions diverses de la FSU

L’accompagnement éducatif dans le second degrés "occupe" près d’un quart des élèves lors de la dernière heure de cours (17 ou 18 heures) et pour l’heure, l’administration ne connait pas l’enveloppe qui y sera allouée l’an prochain. Dans le premier degré le dispositif est reconduit l’année prochaine dans les écoles de ZEP. Dans les autres l’IA est en attente de la circulaire ministérielle de rentrée.

Nous avons demandé quel dispositif d’insertion était prévu pour les médiateurs de réussite scolaire (l’employeur de contrats aidés devant le prévoir"). Le tutorat par des personnels éducation nationale est encore celui retenu.

Comment va fonctionner le service départemental de l’UNSS en cas de suppression du 1/2 poste de directeur adjoint ? Cette suppression soulève une grande inquiétude de la part des collègues professeurs d’EPS pour le fonctionnement, l’organisation du service départemental et des compétitions pour nos élèves le mercredi après midi. L’IA pense que le rôle de l’UNSS est extrèmement important, notamment en milieu rural, mais que cette question qui concerne le recteur devrait finir par le retour du collègue sur son poste à temps complet plus des HSA !!! Un mi-temps représentant 10 heures, il nous semble pourtant que c’est incompatible !

Concernant la question de l’UNSA-Education sur l’aide personnalisée en primaire, l’IA a répondu qu’il n’avait pas le pouvoir d’exiger telle ou telle organisation mais qu’il (ou ses IEN) essaierait de convaincre les maires des communes ou un projet alternatif à celui mis en place actuellement serait présenté par les enseignants. Il n’est pas opposé au travail des élèves le mercredi matin même si cela posera des problèmes en terme de remplacement et de formation des enseignants.


Des informations détaillées sur les suppressions et créations de postes dans les lycées du département sur le site du SNES 58

Déclaration FSU 58 :
C’est la crise !
Une crise qui s’amplifie !
Avec des conséquences qui apparaissent avec de plus en plus de brutalité.
Pour la FSU cette situation rend urgente la nécessité de politiques alternatives.
Continuer de faire le choix de favoriser les revenus du capital contre ceux du travail, de favoriser les actionnaires et patrons et non leurs salariés est inadmissible. De plus cela revient à priver l’Etat de moyens qui pourraient satisfaire les besoins sociaux. Or le gouvernement lui-même explique que la France aurait moins mal résisté à la crise parce que nos systèmes de protection sociale solidaire et de redistribution en amortissent les effets. Ce serait comique si ce n’était aussi grave pour des millions de Français.
Cette politique est de plus en plus insupportable ; nous l’avons vu dans les DOM, dans l’Enseignement Supérieur et bien sûr hier dans des manifestations puissantes et qui ne sauraient rester sans suite.
Concernant la Formation et le Recrutement des Enseignants, on constate que le gouvernement a été contraint de prendre partiellement en compte la force de la mobilisation des universitaires, des étudiants et des personnels du 1er et du 2nd degré. Nous actons les premières annonces sur l’année de stage et sur l’assurance qu’il n’y aura pas de baisse du nombre de postes aux concours en 2010, mais nous continuons à contester le dispositif transitoire qui ne règle aucun problème de fond, ne permet aucune amélioration de la formation, est illisible pour les étudiants et contient de plus le risque de devenir définitif.
La FSU revendique une tout autre réforme que le dispositif aujourd’hui prévu ce qui implique l’abandon du projet actuel et l’ouverture de négociations afin d’obtenir une réforme conforme à ses revendications. Cela nécessite que soit maintenu le principe du recrutement par concours avec un nombre de postes correspondant aux besoins.

Face au plan social dans la fonction publique, face aux réformes régressives et contestées, face au recul du paritarisme, face à l’exaspération qui règne dans nos professions, face au désengagement de l’Etat, nous avons besoin d’un retour au dialogue, sans mépris. Nous avons besoin d’un temps qui permette de dresser des bilans : suppression du samedi matin, aide personnalisée, organisation des écoles et aide administrative, évaluations, difficulté scolaire, lycée, enseignement professionnel… quand le ministre décidera-t-il d’en débattre sérieusement avec tous les acteurs du système éducatif, en s’appuyant sur des éléments objectifs et les valeurs fondatrices de l’Ecole de la République ?
Nous avons surtout besoin d’un autre budget qui permette des effectifs de classe allégés, de maintenir les RASED et de construire des dispositifs équivalents dans le second degré, de reconnaître le rôle essentiel de l’école maternelle, de mettre en œuvre une prise en charge digne de ce nom des élèves handicapés, de lutter contre la précarité avec des emplois statutaires.
Tout cela dans le sens d’une véritable ambition pour les jeunes et d’une amélioration du service public, pour investir dans l’avenir plutôt que pour le détruire.