« Je ne bougerai pas sur l’argumentation ! » Le DASEN a donné le ton en ouverture de ce second CTSD. Il rappelle qu’il y a eu un vote défavorable unanime la semaine précédente, l’ensemble des organisations syndicales ayant voté contre le projet de carte scolaire du premier degré. La réglementation impose la tenue d’un nouveau CT dans la quinzaine qui suit. Celui-ci s’est tenu ce vendredi 3 février, et peu d’évolutions sont à noter, chacun ayant campé sur ses positions.

La première page du "Journal du Centre" du jour a profondément agacé le directeur académique : en première page, on y voit l’école de Pazy qui fait partie des fermetures envisagées. Il caricature la mise en scène photographique apitoyant le lecteur. En pages intérieures, le point sur les mobilisations en cours montre l’attachement des parents d’élèves et des élus à l’école rurale. Le DASEN reprend les principes qui ont présidé à la conception de cette carte scolaire : il ne faut pas « se voiler la face », avec 330 élèves de moins c’est 20 postes qui auraient dû être rendus d’après le DASEN. Il insiste sur le côté qualitatif de son projet avec les PMQC entre autres, il rappelle qu’il fait une proposition de nouvelle organisation.

Dans cet environnement hostile, la FSU a, dans sa déclaration liminaire (voir ci-contre), rappelé que cette « nouvelle organisation » met à mal la qualité du service public d’éducation. L’école rurale ne serait donc plus un lieu de réussite scolaire ? Le DASEN partage notre avis sur la multiplication des zones grises, des secteurs sans écoles.

Dans sa déclaration, la FSU a également rappelé son opposition à la fermeture d’une division au collège des Loges à Nevers. Celui-ci accueille deux ULIS et une UPE2A. La perte d’une division menacerait le travail d’inclusion actuellement mené par les collègues de ces 2 structures. Le DASEN rappelle que les structures ne sont pas immuables et que les faibles effectifs par division permettent largement de travailler dans de bonnes conditions. Ce n’est pas du tout l’avis des collègues sur le terrain. La mobilisation en cours montre au contraire que ce collège d’éducation prioritaire a largement besoin de moyens en adéquation avec le public accueilli.

En fait, ce qui guide le projet du DASEN, c’est la convention signée entre les élus et le rectorat il y a deux ans. Il y est écrit très précisément qu’elle prévoit une mise en œuvre de l’organisation des territoires qui tend à regrouper toutes les écoles (sic) à proximité du collège de secteur.

L’examen des mesures proposées par le DASEN nous a permis de pointer toutes les situations qui vont conduire à des difficultés d’organisation dans les écoles nivernaises. L’école de Corbigny est la nouvelle invitée dans la liste des fermetures envisagées, elle n’y figurait pas la semaine dernière. Le DASEN dit qu’il aurait pu fermer encore plus dans le secteur, à savoir le RPI de Sardy/Epiry. Il déclare aussi que certains maires sont en décalage avec la réalité et qu’il tient compte des lieux où il est difficile de se déplacer ; il cite Gouloux à son actif : cette école devrait selon lui faire l’objet d’une fermeture mais il ne le fait pas… Autres évolutions par rapport à la semaine dernière, la maternelle de la Rotonde ne fait plus partie des ouvertures envisagées (ce qui exclut de facto l’accueil éventuel de TPS), et la classe de la maternelle Jules Ferry à Nevers a disparu de la liste des fermetures potentielles : vases communiquants !

PMQC : là encore, le DASEN répète qu’il organise le service en ayant « le qualitatif » comme objectif. Ce n’est pas d’après lui une mesure de compensation suite à une fermeture. Cependant, Clamecy ou Decize ou encore Corbigny se voient attribuer des moyens PMQC alors que ces écoles risquent d’être victimes d’une fermeture, soit la moitié des postes créés cette année…

L’ouverture d’un poste est prévue pour une « mission sécurité dans les écoles ». Le CTSD a saisi le CHS CT sur cette question la semaine dernière. La FSU a rappelé que nous étions le seul département de l’académie à ne pas avoir un conseiller de prévention à plein temps. La FSU sera très attentive sur ce point lors du CHS CT.

Cette nouvelle mouture de projet de carte scolaire a été soumise au vote.

La FSU, comme les autres organisations syndicales, n’a pas bougé sur l’argumentation :

9 voix contre (4 FSU, 3 UNSA (1 siège vide), 1 CFDT, 1 FO), soit un nouveau vote défavorable unanime.

Suite des opérations : le CDEN (conseil départemental de l’éducation nationale) est convoqué mardi 7 février prochain. Il y a de fortes chances qu’il soit boycotté par les représentants du personnel, leurs organisations s’étant (cette fois-ci) concertées au préalable. Dans ce cas, le CDEN se réunirait alors le jeudi 16 février. Une alerte sociale intersyndicale a été déposée, et un appel à la grève est lancé pour le 16 février, avec rassemblement devant la Préfecture à 13 heures, par toutes les organisations syndicales (voir tract ci-contre).