Pour la FSU 58, le débat sur l’identité nationale n’est qu’une initiative à visées politiciennes. Elle revient « à utiliser » de toutes pièces une « identité nationale » fantasmée, prétexte à stigmatiser et exclure davantage, bien loin de la richesse, la complexité et les contradictions des valeurs et des pratiques qui ont forgé notre histoire.

En période de crise, cette tradition nationaliste consistant à stigmatiser l’immigration pour nourrir la méfiance et l’hostilité aux étrangers est bien connue. Sous couvert de défendre une prétendue identité nationale, elle incite au racisme et au repli communautaire. Elle est utilisée pour aggraver les régressions sociales dirigées contre toutes et tous. L’instrumentalisation politique des questions d’immigration entraîne notre pays sur des pentes dangereuses.

Refusant de s’inscrire dans un débat inquiétant, c’est le débat du « vivre ensemble » que la FSU veut contribuer à mettre en lumière. Cela implique une politique qui se donne comme objectif de rendre effective non pas l’égalité des chances mais bien l’égalité des droits, un développement des solidarités et des services publics, l’inverse de la politique gouvernementale. Nous attendons aussi l’entier respect par la France de sa signature de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.

C’est d’un projet social dont la France a besoin. Comment faire pour que la jeunesse qui vit l’exclusion dans les banlieues ou les campagnes se reconnaisse dans un projet social ?

Comment concrétiser des valeurs qui sont au cœur de notre République, celle de liberté, d’égalité, de fraternité mais aussi de laïcité, de solidarité, de démocratie, de justice, de tolérance et faire que chacun les perçoive comme ayant une effectivité indiscutable pour lui et toute la société ? La réponse à cette question est liée à la lutte contre les inégalités, pour une autre répartition des richesses. C’est d’un projet politique de transformation sociale dont la jeunesse et le monde du travail ont besoin. Pas d’un débat identitaire qui, l’histoire nous l’a appris, a toujours accompagné les dérives sécuritaires et xénophobes.

C’est pourquoi la FSU ne se rendra pas aux débats organisés par la préfecture de la Nièvre.