Le monde est confronté à une pandémie inédite. Celle-ci impose des mesures exceptionnelles et historiques de protection des personnes. En cette période, la priorité est la santé de nos concitoyens. Toute autre question est nécessairement secondaire que ce soient des impératifs économiques ou pédagogiques. Et pourtant la vie continue et notre ministère fonctionne encore, fort heureusement.

Dans des conditions elles aussi inédites et exceptionnelles avec un engagement de ses agents à la hauteur de l’événement. C’est pour cela que les délégués FSU du CHSCTD s’étonnent de ne pas avoir été réunis plus tôt. En effet, la situation a réclamé et réclame encore des mesures claires et protectrices de la part d’un employeur. Des mesures pour lesquelles nous aurions aimé être consultés et être ainsi force de proposition. Nous aurions pu ainsi, en tant qu’organisation syndicale, éviter d’être, au début de la crise, dans l’ opposition à certaines décisions contraires à la santé et aux bonnes conditions de travail et permettre de construire ensemble les réponses à la crise.

Nous sommes maintenant dans une nouvelle étape puisque nous devons préparer la réouverture des établissements scolaires annoncée par le Président de la République. Nous n’approuvons pas l’annonce de cette mesure sans que les conditions sanitaires, logistiques de celle-ci n’aient réellement été étudiées. La réduction des inégalités ne peut, à elle seule, être la seule raison de cette réouverture car nous savons que tant que ne seront pas garanties la sécurité et la santé du public et du personnel, la question sociale sera difficile à résoudre. Autre raison en lien avec cette instance, cette annonce posant plus de questions qu’elle n’en résout est source d’angoisse pour les personnels déjà fortement éprouvés par les conséquences de la crise liée au virus mais aussi par des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader au fil des années.

Pour tenter de répondre à ces problématiques, ce CHSCT a tenté de faire le tour des questions qui se posent. Certaines ont reçu des réponses, d’ autres attendront. Une enquête menée par l’administration auprès des collègues accueillant les enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise montre que les consignes sont plus ou moins respectées. Il en est ainsi de la distanciation, du matériel exclusivement individuel. Il en est ainsi aussi du nettoyage et de la désinfection deux fois par jour des locaux ou de l’essuie-main à usage unique (une école a encore seulement des torchons à disposition ! ). Les difficultés de relation avec les collectivités locales sont alors pointées.

Cette enquête fait écho à celle que le SNUipp avait menée auprès de tous les collègues du premier degré (20 % de réponses) qui avait aussi montré la disparité des situations. , les protocoles semblent de mieux en mieux appréhendés mais on peut encore mieux faire et surtout on doit encore mieux faire. Car tous les problèmes relevés par les résultats de cette enquête devront être résolus pour permettre la réouverture (progressive) des écoles. A cet effet, de nouveaux guides nous viendront en aide, une synthèse plus lisible sera faite des documents sur le travail à distance, un guide pour l’ accueil des enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise est paru dans l’académie et devra parvenir aux concerné.e.s. Cette question a permis aux délégués FSU de rappeler notre demande que dans cette période délicate du point de vue des procédures et de l’échange d’informations, les mails concernant l’ensemble des personnels leur arrivent sur leur boîte mèl professionnelle, demande de la FSU lors du CTSD. Cela a été acté et le premier courriel est arrivé pendant l’instance (au sujet du mouvement dans le premier degré). Cette question de la communication est importante pour les personnes dont l’angoisse est de plus en plus importante (elle a augmenté comme nous l’avons dit plus haut après l’annonce du président de rouvrir les écoles) et les besoins d’écoute professionnelle doivent aussi faire l’objet de toute notre attention. Un rappel des numéros des personnes que l’on peut contacter sera fait (psychologue scolaire, assistante sociale des personnels, réseau PAS…). Les infirmières scolaires qui appellent deux fois par semaine les directeurs et directrices d’école permettent aussi cet échange.

Les délégués FSU ont aussi ajouté des points qui n’apparaissaient pas l’enquête mais qui posent problème sur le terrain comme le manque de thermomètres électroniques qu’on est sensé utiliser pour vérifier une suspicion d’infection ou le manque de gants et de lingettes désinfectantes.

Nous sommes souvent intervenus pour anticiper la réouverture des établissements scolaires car elle ne pourra se faire à tout prix. Un protocole, des organisations, devront être prévus. Comment par exemple assurer la continuité pédagogique et le présentiel pour les élèves d’une même classe.

Nous aurons besoin de renforts comme nous en avons d’ailleurs déjà besoin. Nous avons demandé que les collègues surchargés de travail puissent être aidés (difficile d’assurer la continuité pédagogique tout en étant directrice ou directeur avec plusieurs enfants à la maison par exemple). Cela fera partie entre autres des discussions dont nous avons demandé la continuation (dès la semaine prochaine) pour apporter notre expertise et surtout s’assurer que rien ne se fasse pas au détriment de notre santé et de notre sécurité. A suivre donc.