62000 élèves supplémentaires = 16000 postes supprimés
On dit non ! Grève le 10 février et rassemblement devant la préfecture de Nevers à 16h30

La journée du 22 janvier a montré la détermination

des personnels de l’Éducation mais aussi celle des parents, des jeunes, des mouvements pédagogiques et

des élus locaux à ne pas accepter la dégradation du

service public de l’Éducation.

Les défis à relever pour le système éducatif sont

considérables : faire face à l’échec persistant, en finir

avec les sorties du parcours scolaire sans qualification

pour de trop nombreux jeunes,

assurer la réussite de tous à

tous les niveaux. La FSU a mis

en débat dès le mois de novembre « 20 propositions pour l’Ecole » afin de contribuer à son

amélioration. Elle est prête à

en discuter avec les ministres

concernés et avec tous les personnels, les parents, les jeunes

et tous les citoyens à l’occasion

de 500 débats qu’elle organise

partout en France.
Mais le gouvernement ne saurait nous faire croire qu’il est

possible de faire mieux avec moins. Nul n’ignore que

sa politique éducative est conduite par celle de la ré-

duction des dépenses. L’ampleur des suppressions de

postes dans l‘Éducation, avec, cette année encore, au

"-" delà de 16 000 postes de moins à la prochaine rentrée, alors que 62 000 élèves supplémentaires sont

attendus ne permettront pas de relever ces défis. En

outre, les transformations radicales à l’œuvre dans le

système éducatif instaurent une école de plus en plus

ségrégative et bien que clamant le contraire, tournent

le dos à la réussite de tous les élèves.

Dans notre département
La FSU 58 dénonce les 18 postes supprimés dans le

premier degré sans compter les surnombres, et le retrait de 43 ETP dans le second degré. Il s’agit d’une

véritable saignée pour la Nièvre. Saignée que le Rectorat ne cherche même plus à habiller, sous couvert

de raisons démographiques tant nous sommes dans la

disproportion : avec 77 élèves en moins, les lycées

généraux et technologiques perdent plus de 25 postes

soit 1 poste supprimé pour 3 élèves en moins, alors

que les 63 élèves supplémentaires attendus dans les

collèges ne créent même pas un ETP supplémentaire

puisque les 46 heures qui s’ajoutent à la dotation des

collèges sont essentiellement des heures supplémentaires.

Les collèges de la Nièvre voient ainsi les conditions

d’accueil des élèves se dégrader dans la mesure où le

H/E baisse encore. D’ailleurs, malgré l’augmentation

du nombre d’élèves, le nombre de classes, dont plusieurs atteignent 31 élèves, reste le même.
Pour les lycées généraux et technologiques, cette pré-

paration de la rentrée est un tsunami avec une baisse

globale des moyens horaires de 14%. La Nièvre qui représente environ 12% de l’académie absorbe 25% des

suppressions de moyens à ce niveau. La réforme des

lycées qui devait se mettre en place « sans supprimer

un poste » aux dires du Président de la République,

entraîne l’essentiel des pertes par son application en

premières générales et industrielles. Si la FSU a toujours dénoncé cette réforme comme ayant pour principal objectif la suppression de postes dans les lycées,

la preuve est faite aujourd’hui que ses analyses

étaient fondées. Plus personne ne nie que cette réforme est un moyen pour supprimer des postes. Les

conséquences sont terribles pour certains lycées :

comme celui de Clamecy où une baisse des effectifs

conjuguée aux effets de la réforme entraîne près de

20% de suppressions de moyens. A citer également, le

lycée J. Renard, le seul du département qui propose

des bacs STI où les effets de la réforme sont encore

plus dévastateurs.
Pour la FSU, la réforme des STI/STL, mise en place

dans la précipitation, met ces filières en péril . De

plus, le silence complet du ministère sur les épreuves

de baccalauréat laisse craindre le pire.

Dans les lycées professionnels qui voient disparaître

cette année la plupart des bacs professionnels en deux

ans, les suppressions vont bien au delà des conséquences de cette disparition, avec un maximum de jumelages notamment en CAP et la suppression d’une troisiè-

me DP6 au lycée P. Bérégovoy qui accueillait 22 élèves

pour 24 places cette année.

Avoir une ambition
La FSU refuse cette politique qui détruit à marche

forcée le service public d’éducation au mépris des

élèves, des personnels et des territoires. Elle continuera à se battre pour l’amélioration de l’Éducation

Nationale pour tous les élèves. C’est une autre politique, d’autres moyens, une autre dynamique à tous les

niveaux du système éducatif qu’il faut mettre en œuvre.

Un plan d’action
La FSU considère que, pour imposer d’autres choix

pour le service public et laïque d’éducation, la journée du 22 janvier doit trouver des prolongements. Elle

estime que les enjeux nécessitent une réaction unitaire forte et déplore que, pour l’instant, ses partenaires

syndicaux ne poursuivent pas avec elle une action ô

combien indispensable.

La FSU appelle tous les personnels de l’éducation à être en grève le 10 février prochain

"-" pour dénoncer les suppressions de postes,
"-" pour demander un collectif budgétaire qui permettrait d’assurer la prochaine rentrée scolaire dans de

meilleures conditions pour les élèves,
"-" pour obtenir un moratoire sur l’ensemble de la ré-

forme des lycées en première générales et industrielles.
"-" pour l’amélioration des conditions de travail des

personnels malmenés dans leur professionnalité et

notamment les personnels non titulaires.

La FSU soutiendra toutes les initiatives locales prises dans la période.

A cette occasion, vous

pouvez accrocher, aux grilles de vos écoles, des ribambelles de silhouettes faisant écho à l’initiative

départementale du 22 janvier.

D’ores et déjà, la FSU s’engage dans l’organisation d’une grande manifestation nationale le samedi 19 mars dans le cadre du collectif « un pays, une école notre avenir ».