Il y a le temps de l’hommage, il y a le jour de la rentrée du 2 novembre avec les élèves mais il y a aussi des demandes fortes à faire entendre. Retour sur le échanges avec la rectrice

Les organisations syndicales ont été invitées à participer à une réunion lundi 19 octobre, au rectorat, suite à l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine et l’assassinat de notre collègue Samuel Paty. Etaient présents : la rectrice Mme Albert-Moretti, la secrétaire générale Mme Benyahia, l’IPR d’Histoire Géographie Mme Goutagny.

La rectrice nous a fait part de sa grande émotion, elle a déclaré que l’horreur avait frappé l’école etc

Par la suite, il y a eu une incompréhension entre la rectrice et les organisations syndicales qui ont listé leurs revendications et évoqué le manque de confiance et de soutien de l’administration, ce qui a provoqué des tensions.

La FSU a souligné les faits suivants :

"-" le besoin d’un soutien réel de l’institution pour les enseignant·es ;

"-" l’institution écoute plus les parents d’élèves qui se plaignent que les enseignant·es, qui, au mieux, sont écouté·es après, et le plus souvent sont l’objet de critiques ou de mises en garde de leur hiérarchie ;

"-" l’ENT est un mode de communication qui amène des dérapages et abus (méls d’élèves et de parents d’élèves parfois agressifs), ne faudrait-il pas empêcher ces envois de méls ?
"-" il y a un problème de confiance ; les collègues ont souvent peur de faire des signalements RSST</i> ;

"-" le besoin d’avoir les moyens d’enseigner : l’EMC sans dédoublement en collège et maintenant en lycée, la voie professionnelle malmenée avec des heures perdues en français et histoire, avec la suppression du point du programme sur les relations entre les religions et l’État où l’on enseignait les fondements de la laïcité ;

"-" la protection fonctionnelle : très souvent il est difficile de déclencher la protection fonctionnelle, car c’est une démarche individuelle à faire quand les collègues ne vont pas bien et les cheff·es d’établissement font souvent pression pour qu’elle ne soit pas demandée ; le rectorat peut-il communiquer sur la protection fonctionnelle et notamment auprès des collègues en formation ?

"-" on n’a pas besoin de grands-messes mais de moyens : des heures pour former les citoyens de demain, des personnels (AED par ex), une réelle protection des enseignants, une revalorisation de la profession qui passe par d’une part, des salaires compatibles avec l’investissement des personnels, d’autre part des réactions de notre hiérarchie à chaque fois qu’il y a du « prof bashing ».

Le débat s’est ensuite recentré sur le 2 novembre.

La rectrice a rappelé que le mot de Badinter après Charlie restait d’actualité : « Nous avons le devoir de rester unis car leur but est de nous séparer ». Les préconisations ministérielles tendraient vers deux temps : le recueillement d’abord et ensuite un temps pédagogique.

La FSU a déclaré que le besoin de discussion est grand quant aux questions de laïcité, de protection et d’aide aux personnels et propose un groupe de travail.

La rectrice n’y est pas opposée et Mme Goutagny se déclare disponible pour cela.