Le 9 décembre 1905, Aristide Briand, ami de Jean Jaurés, défend la loi dite de séparation » de l’Eglise et de l’Etat. »

Elle est adoptée dans le cadre d’un combat politique anticlérical et républicain.

Ainsi prenait fin la période d’un Concordat signé entre Pie VII et Bonaparte qui considérait le catholicisme comme l’instrument le plus efficace « pour cohésionner la société », puis maintenu pour contenir les pulsions révolutionnaires des « classes dangereuses »

La République, comme principe légitime d’organisation de l’espace public est inaltérable ?

Après 1880, s’étant faite communale, la République a fonctionné comme une communauté élargie de citoyens. Aujourd’hui, les notions d’intérêt collectif et de bien commun sont contredites par les « lois » ( !) du marché et de la concurrence ; le recul de la protection sociale, les inégalités, l’isolement conduisent les individus vers les communautés particulières.

Ainsi s’installent de nouveaux réseaux qui ne perturbent pas le libre jeu des marchés et sur lesquels s’appuie le nouvel « ordre » moral et social qui s’exerce « par le bas ».

Depuis l’origine, la République par crainte du bouillonnement des idées du peuple, tend à valoriser l’uniformité de la « morale éternelle (J. Ferry), La différence a été découragée comme portant atteinte à l’unité républicaine et cette laïcité là, fonctionnant comme le rejet de ce qui n’est pas le modèle de l’officialité républicaine se retourne de plus en plus souvent en son contraire. Aujourd’hui toute différence devient suspecte à priori, et la République se transforme en machine à éradiquer, tendant à ne plus être un ferment de liberté. Alors si vraiment il est urgent de ne pas revenir sur la loi de 1905, Il l’est tout autant de débarrasser l’esprit laïque de ce qu’il conserve d’ordre moral.

Or, le projet de Constitution européenne, en écartant l’obligation de neutralité des espaces et bâtiments publics, abonde dans le mauvais sens. Sur ce point là aussi, Il est décidément inacceptable.