2 prises de parole de la FSU ont été faites le jeudi 15 mai à Nevers. En voici le contenu :

EDUCATION

Bouleverser le système éducatif en profondeur. C’est ce que cherche le gouvernement et il ne s’en cache pas !
Mais ce qui pourrait avoir pour objectif l’amélioration du système n’est que recherche d’économie, assujetissement de l’Education Nationale au patronat.

C’est dans ce sens que sont imposées les changements tels le socle commun, la suppression de la carte scolaire, l’orientation dès la quatrième vers des dispositifs d’alternance, la prise en charge de la difficulté scolaire le soir quand les bons élèves peuvent rentrer chez eux.

A la FSU ce que nous voulons, pour tous, pour l’égalité, c’est un Service Public d’Education

qui permette la réussite de tous,

qui assure l’égalité de traitement des élèves sur l’ensemble du territoire,

qui garantisse des horaires et des programmes nationaux.

Ce que nous voulons, pour tous, c’est une politique éducative ambitieuse

qui assure l’accès aux lycées dans les voies de leur choix : générale, technologique ou professionnelle,

qui dote tous les jeunes d’une culture commune leur permettant de s’affirmer comme des citoyens,

qui donne les moyens d’aider efficacement les élèves dès que des difficultés apparaissent,

qui ouvre sur de bonnes conditions d’études dans l’enseignement supérieur.

Dans l’immédiat, nous exigeons d’autres conditions pour la rentrée :

Un collectif budgétaire pour rétablir les 11200 postes supprimés en 2008 dans le second degré, et pour permettre des créations faisant face aux besoins dans les écoles

Le rétablissement des postes aux concours à la hauteur des départs à la retraite,

Des plans de titularisation pour résorber la précarité,

Le rétablissement de la carte scolaire.

FONCTION PUBLIQUE

Le dynamitage de la Fonction Publique. C’est ce que prévoit le gouvernement Le livre blanc sur l’avenir de la Fonction Publique, le projet de loi sur la mobilité et les parcours professionnels représentent une rupture profonde avec la fonction publique que nous connaissons aujourd’hui. L’égalité de traitement, la transparence, l’indépendance des personnels éclateraient.
Les choix faits sont délibérément inscrits dans les orientations présidentielles et gouvernementales : moins d’Etat, mise en concurrence des personnels, réforme statutaire.
Alors entrons dans le détail des propositions :

Moins d’Etat
Faisant référence à la révision générale des politiques publiques, le livre blanc s’inscrit dans la politique de désengagement de l’Etat. Les services publics rentables seront privatisés ou externalisés, d’autres abandonnés. La FSU conteste ces choix qui mettent en cause l’égalité d’accès au service public.
Mise en concurrence des personnels c’est en fait plus de souplesse pour l’employeur.
Le livre blanc reprend la proposition de réforme statutaire avancée par Dutreil et mise alors en échec. La suppression des corps au profit des cadres statutaires induirait une plus grande polyvalence des personnels. Dans cette construction, c’est le supérieur hiérarchique qui apprécierait lequel des agents candidats à un emploi correspond le mieux au profil du poste.
La filière administrative, la filière technique pourraient être des filières commune aux trois versants de la Fonction Publique. Les affectations et les mutations seraient organisées alors au moyen d’un « marché de l’emploi public ». En contestant le départage des candidats par le barème, en confiant la décision au chef de service ou d’établissement, en retirant l’examen des mutations par la Commission Administrative Paritaire, le livre blanc porte atteinte à l’égalité de traitement entre les personnels et à la transparence.
L’individualisation de la rémunération puis des parcours professionnels, le rôle accru de l’évaluation c’est le choix de la concurrence entre les personnels, pour les rendre « plus productifs ». Dans le même sens, le licenciement pour insuffisance professionnelle ne serait pas assez utilisé.
Pour la FSU, c’est sur le travail en équipe, sur le sens des missions, sur la formation qu’il faut s’appuyer pour améliorer la qualité du service public.
Troisième point : la coexistence du statut et du contrat

Le livre blanc s’appuie sur les pratiques des administrations pour théoriser le caractère incontournable du recours à des personnels non titulaires. Il ne dit rien de la précarité vécue aujourd’hui par ces agents et donc rien sur les moyens de la combattre. S’il ouvre la possibilité à une titularisation, elle se déciderait au cas par cas. La « complémentarité » du contrat de droit privé avec le statut met directement en cause celui-ci, tandis que les propositions avancées distinguent les missions de souveraineté des autres, à l’opposé de la construction actuelle de la Fonction Publique.

Pour la FSU, comme pour les signataires de l’appel « Le service public est notre richesse, Mobilisons nous », « l’intérêt général a besoin de solidarité et non de concurrence, de stabilité et non de précarité, de sens des responsabilités et non de docilité, d’indépendance et non de soumission aux intérêts particuliers. »