Depuis quelques jours, des médias se plaisent à relayer des propos scandaleux sur les professeurs : « les profs abandonnent les élèves », « enseignants en roue libre », « profs décrocheurs ». la liste est très, trop longue.

Ces qualificatifs ne peuvent que susciter colère et indignation chez les personnels enseignants. Pendant le confinement, les enseignantes et les enseignants ont dû se débrouiller avec leur propre équipement pour maintenir le lien avec leurs élèves, proposer du travail et assurer un suivi pour faire vivre le service public de l’Éducation Nationale. Seuls, avec leur connexion et leur matériel personnels, dans des situations compliquées aussi par l’ équipement insuffisant des élèves ou par un débit internet limité, les enseignantes et enseignants ont fait face pour maintenir au mieux le contact avec leurs élèves et organiser du travail scolaire, dans un contexte anxiogène et alors que l’institution n’a donné aucun moyen adapté à ses personnels.

Si cette situation ne pouvait permettre un enseignement de même efficacité que l’enseignement en présentiel, il était important de maintenir le contact des élèves avec les apprentissages. À cela, il faut aussi ajouter l’accueil des enfants de soignant.es qui a été assuré dans trois collèges du département et encore plus d’écoles par des professeurs volontaires tout au long du plus fort de la crise.

Durant cette période déjà le dénigrement été à l’œuvre avec le porte-parole du gouvernement qui sous-entendait que les enseignants étaient désœuvrés et pouvait aller ramasser des fraises. Mais les enseignantes et enseignants ont poursuivi leur mission car ce qui les animent, c’est le sens du service public et la volonté de faire réussir tous leurs élèves. Ils sortent plutôt épuisés de cette période du fait de l’accroissement de la charge mentale continue, et aujourd’hui dans les établissements ou à distance -et parfois les deux-, les professeurs poursuivent le travail auprès des élèves.

Certes celui-ci est moins visible qu’une pseudo enquête dans un JT de 20h ou qu’une déclaration fracassante dans une émission médiatique. Mais alors que nous sortons d’une crise importante qui impose à tous et toutes d’être à la hauteur des enjeux la FSU 58 considère que s’adonner à la pratique si facile du dénigrement d’une profession relève d’une diffamation irresponsable. Elle ne contribuera en rien à résoudre les questions d’inégalité, et de réussite scolaire des élèves, contrairement au travail de toutes les professions de l’Éducation Nationale.

L’Éducation est la clef de l’avenir pour faire face aux défis qu’affronte notre pays et les personnels de l’Éducation Nationale sont au cœur des enjeux. Pour la FSU, le ministre en laissant prospérer ce dénigrement joue un jeu dangereux. Il est nécessaire qu’il s’exprime pour faire taire cette campagne de diffamation et reconnaître l’étendue du travail des enseignantes et enseignants. Cela ne doit pas se limiter à une prise de parole mais passe aussi par une reconnaissance matérielle, une meilleure écoute des personnels et une amélioration des conditions ordinaires de prise en charge des élèves… à moins qu’en creux, il ne promeuve la future loi sur la direction d’école …