Il s’appelait Samuel Paty.

Il était professeur d’histoire-géographie au collège le Bois d’Aulne de Conflans St Honorine dans le département des Yvelines.

Il enseignait l’enseignement moral et civique destiné à échanger et débattre afin d’éveiller l’esprit critique des élèves.

il était depuis plusieurs jours la cible d’une vindicte publique parce qu’il avait montré des caricatures de Mahomet dans l’une de ses classes pour réfléchir à la liberté d’expression. Comme il faisait depuis de nombreuses années.

Il a été harcelé par des gens qui ont donné son adresse et son nom.

Vendredi, il a été tué par un barbare fanatique. Dans la rue, près de son son lieu de travail.

Il avait un fils.

Rendons l’hommage qu’il mérite à ce professeur.


""


Au nom de la FSU, j’exprime notre plus vif soutien à sa famille, à ses proches, à ses collègues.

Le fanatisme tue et nous en avons eu malheureusement la preuve de trop nombreuses fois ces dernières années. Cette fois c’est un enseignant qui a été touché et qui en a perdu la vie dans des conditions atroces.

Nos missions d’émancipation sont remises en cause et c’est intolérable. Notre métier n’est pas simple et ne peut plus relever que de notre seul ressort. Tout notre pays doit être derrière ses professeur·es et les aider à construire la société de demain : une République fraternelle, solidaire et garante de la liberté d’expression et de conscience. Ainsi nous devons bénéficier de la protection de la part de notre administration quand des pressions sont exercées sur des enseignant·es. Pourchassons le moindre signe d’intimidation, le moindre signe de remise en cause des valeurs de notre république au motif de l’islam radical ou au nom d’un quelconque radicalisme, qu’il soit religieux, politique ou fanatique..

Aujourd’hui la Nation est soudée autour des enseignants, autour de la communauté éducative et surtout autour des valeurs de la République. Demain nous devrons répondre aux questions que cet acte ignoble soulève et ensemble agir pour qu’il ne puisse pas se reproduire. Fermement . N’acceptons plus de dérogations à nos principes.

Nous ne céderons jamais face au terrorisme. Nous ne céderons jamais face à l’intolérance. Nous ne céderons jamais face aux discriminations. La mobilisation que l’on demande actuellement pour lutter contre un virus doit aussi se faire pour lutter contre le sectarisme, le fascisme qui fait de certains musulmans des bombes humaines.

Pour finir, je veux dire que l’école n’a plus les forces pour lutter seule contre les dérives de notre société chancelante, malade dans son corps, la souffrance au travail n’a jamais été aussi grande, malade aussi dans son âme où lla devise républicaine : liberté, égalité, fraternité est attaquée quotidiennement.

Parce qu’elle sait l’importance de la dimension collective dans la construction du lien social, la FSU défend l’idée d’un service public fort de l’éducation capable de combattre le poids des déterminismes sociaux à rebours de ce qui est fait actuellement.

Samuel Paty n’était pas un héros. Il était un prof engagé, il aimait son métier, il voulait apporter à ses élèves ce à quoi ils avaient droit, il voulait qu’ils deviennent des citoyens conscients et émancipés.

Il est maintenant dans notre mémoire collective. Nous ne l’oublierons pas. Nous continuerons d’enseigner pour que la liberté d’expression et l’esprit critique vivent. Pour que les citoyens de demain vivent dans une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. qui assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. qui respecte toutes les croyances.


""