Le CTPD d’aujourd’hui a plus que confirmé nos craintes de l’année dernière. A chaque rencontre avec M. l’Inspecteur d’Académie, les délégués FSU avaient posé la question de la budgétisation des 5 postes RASED sédentarisés placés en surnombre sans obtenir de réponse. En fait de surnombre l’IA a admis qu’il s’agissait bel et bien de suppressions effectives de postes. Pour supprimer ces 5 postes, il a fallu, entre autres, supprimer encore 3 postes G. Quid alors de l’avenir des RASED ? L’IA se veut rassurant, a souligné l’importance du travail des personnels des réseaux mais dit ignorer le sort qui leur est réservé par le ministère. Départementalement, il s’engage néanmoins à mener la réflexion en groupe de travail sur l’implantation géographique des RASED pour la rentrée 2010 et l’envoi de personnels en formation E et G.
Il faudra que cette situation ne se reproduise pas ! La gestion de la carte scolaire ne doit pas avoir lieu en deux temps. Suppressions en février et suppressions en août pour minimiser les destructions de postes. Les conséquences sont doubles : le mouvement des enseignants est faussé et la population est désinformée.

Devant nos remarques concernant les postes non pourvus ou les remplacements non assurés en collège, l’IA a reconnu les dysfonctionnements dans l’affectation des personnels aggravés par les difficultés à recruter des personnels précaires sur ces postes demandant un certain niveau de diplôme et par la baisse inquiétante du nombre de TZR.

Le pôle TICE a obtenu un poste d’animateur supplémentaire pour la mise en place pédagogique de l’Ecole Numérique Rurale.

Un chiffre marquant de ce CTPD a été le pourcentage de scolarisation des deux ans à cette rentrée : 19,53 % alors qu’il était de 44,6 % en 1999. Pourtant des parents souhaitent scolariser leur enfant (ex. 21 enfants à St Benin ou 32 sur le RPI de St Martin, St Laurent, Pougny…) mais sans pouvoir le faire du fait des effectifs des écoles de maternelle du département. L’IA trouve important de scolariser les deux ans. Nous notons avec satisfaction l’évolution du discours par rapport à l’année dernière. Il dit avoir « lancé modestement un travail de conscientisation à l’offre de scolarisation auprès des maires ». En partant du constat que les effectifs sont en recul, que les écoles sont de plus en plus petites, que les RPI ne sont plus la solution qu’ils étaient à la fin des années 60 et que les élèves sont transportés de toutes façons, l’IA propose de repenser l’évolution des « structures ». Il évoque ainsi l’école de canton, « l’établissement du socle commun » (école primaire au collège) avec le partage des bibliothèques, des cantines.

130 élèves ont disparu au collège ! C’est la différence entre la prévision de janvier et le constat de septembre. Entre la rentrée 2008 et la rentrée 2009 nous sommes passés de 8027 à 7917. L’administration n’explique pas cette baisse des effectifs, mais affirme qu’il ne s’agit pas d’une fuite d’élèves vers l’enseignement privé.

Dans les détails on constate que l’assouplissement de la carte scolaire vide certains établissements et provoque des déséquilibres reconnus aussi par les chefs d’établissement. Sur Nevers, le collège Adam Billaut perd cette année 49 élèves, dont une quarantaine liée à la carte scolaire alors que cet établissement obtient de très bons résultats au brevet des collèges. Un travail de fond doit être fait pour casser cette logique.

Nous sommes intervenus pour dénoncer une dérive dans l’application de l’heure de majoration de service en collège, lorsqu’un enseignant donne plus de 8 heures de cours par semaine devant moins de 20 élèves. Cette règle, dont le SNES demande la suppression, est cette année appliquée en prenant compte des classes accueillant des publics particuliers (par ex PPRE ou UPI) dont l’effectif est limité à moins de 20 élèves. Pour nous, alors que l’Education Nationale incite les enseignants du second degré à s’investir dans ces classes et à passer le 2CASH, il nous semble que l’application de cette règle sans discernement est un aberration. L’Inspecteur d’Académie examinera cette question.

Deuxième problème soulevé par la FSU que l’IA examinera aussi : les heures d’enseignement de l’option découverte professionnelle 3 heures en 3ème sont prévues en HSE alors qu’elles doivent faire partie de leur service comme l’a admis l’Inspecteur d’Académie.

Le choix du rattrapage du pont de l’ascension ou non était encore à l’ordre du jour. On nous a soumis trois propositions :

1.Un mercredi commun pour toutes les écoles et au choix pour les EPLE (collège ou lycée)

2.Un jour de moins aux vacances d’automne

3.Pas de pont sauf pour les EPLE avec internat

La FSU a soutenu la première proposition qui a recueilli le plus grand nombre d’accords. Reste à passer l’obstacle CDEN la semaine prochaine et nous aurons enfin une réponse définitive.

Le retour aux vingt heures de préparation de l’aide personnalisée aux élèves en difficulté semble illusoire pour l’instant. Nous attendons le bilan qualitatif qui pourra être fait en fin d’année. Pour le moment, après une année de mise en place particulière, le bilan s’arrête à des impressions.

La responsabilité des directeurs et directrices d’école est bien engagée pendant l’accompagnement éducatif, qu’ils (ou les adjoints) soient présents ou non. La convention avec les structures extérieures a donc une grosse importance et doit préciser au maximum les conditions de l’activité (dès la prise en charge jusqu’au départ de l’élève. Nous avons alerté l’IA sur la surenchère électronique de circulaires, documents, enquêtes à renvoyer toujours rapidement, envoyés quelquefois en double ou complétés ou/et rectifiés ensuite. Nous avons demandé que l’administration programme mieux ses envois pour que les directeurs et directrices d’école puissent mieux programmer leur travail.
La FSU a posé la question suivante : "On assiste à une surenchère électronique de circulaires, de documents, d’enquêtes

à renvoyer toujours rapidement. Pouvez-vous envisager de mieux programmer les

envois pour que les directeurs et directrices d’école puissent planifier leur travail ?".
L’IA nous a assuré demander à ses services, aux IEN de n’envoyer dans les écoles que ce qui étaient indispensables et utiles. Quant aux sollicitations ministérielles, il n’avait pas le choix. Chaucun doit faire des efforts !

15 EVS vont être recrutés et vont tous assurer des missions d’AVS individuel. Nous avons encore dénoncé cette politique de recrutement à faible vue. Un emploi d’insertion devra s’occuper d’intégrer un élève handicapé ! Nous avons aussi demandé que les CLIS du département soient toutes pourvues d’un AVS collectif. M. Gien fait la demande au rectorat pour qu’a minima les écoles où se trouvent 2 CLIS en bénéficient.

Nous avons redemandé le rétablissement de la rentrée échelonnée pour l’année prochaine. Devant le refus de l’IA, nous renouvellerons cette demande. Espérons que le travail de conseil de Mme l’Inspectrice de l’Education Nationale pré-élémentaire fera évoluer la situation.

Le constat fait par les collègues de collège de la baisse du nombre d’heures consacrées à l’accompagnement éducatif s’explique par le fait que l’an dernier il y a eu un transfert de 500 heures (non utilisées) du premier degré vers le second degré qui n’a pas lieu cette année. Les besoins sont-ils couverts alors ?

D’autres sujets abordés lors de ce CTPD l’avaient déjà été lors d’une audience avec M. L’Inspecteur Adjoint mercredi 14 octobre (cf. compte rendu sur le site du SNUipp 58).

Déclaration liminaire de la FSU 58 :
L’été a été marqué par l’approfondissement de la crise avec la poursuite de la montée du chômage et de multiples conflits sociaux. Or, le gouvernement poursuit la même politique qui détruit les solidarités, menace la protection sociale, met à mal les services publics. Cela s’est traduit entre autres par l’annonce de suppressions de postes d’une ampleur inégalée, par la réforme de la taxe professionnelle qui appauvrira les collectivités territoriales, par le refus d’augmenter le pouvoir d’achat de tous les fonctionnaires et par une loi sur « la mobilité et les parcours professionnels » qui ne vise qu’à faciliter les suppressions de postes avec plus de précarité comme corollaire.
Dans ce contexte, dans ce climat, nous avons pu constater à la rentrée les effets négatifs prévisibles des mesures prises ces dernières années :
Des postes non pourvus dans les établissements du second degré, comme aux collèges de Decize et Cercy-la-Tour qui ont attendu longtemps un professeur le lettre classique. Phénomène qui a provoqué aussi le rassemblement de lycéens mardi à Decize où une classe a eu pendant 4 semaines seulement les ¾ de son horaire.
Nous sommes déjà confrontés aux problèmes de remplacements non assurés dus à la suppression de nombreux postes de TZR, comme à Moulins-Engilbert ou à Cercy pour un prof d’allemand.
La baisse du taux de scolarisation des enfants de 2 et 3 ans ne peut plus être considérée comme un épiphénomène mais est bien une des conséquences de choix budgétaires désastreux.
La perte de 5 postes supplémentaires pour le premier degré de la Nièvre par rapport à la dotation annoncée en février, qui devait s’élever à 24 postes et non 29. Et sur ces 5 postes, 3 semblent encore pris sur les postes G du département annonçant bien la mort des RASED pour un futur proche, en dépit des propos des ien qui se voulaient rassurants lors des réunions de rentrée.
Sacrifiée aussi la formation initiale des enseignants. De plus, nous déplorons le manque de visibilité sur ce dossier qui fait qu’aucun jeune ne sait comment on deviendra enseignant l’année prochaine et les années qui suivront.
Une autre conséquence néfaste du budget 2009 est la poursuite de la dégradation des conditions de travail. Multiplication des affectations sur plusieurs établissements pour ce qui concerne les collèges où quelquefois des titulaires 1ère année doivent faire des heures supplémentaires, et, dans les écoles, la concentration sur 4 journées d’un travail fait auparavant sur 4 jours et demi.
C’est donc avec une grosse appréhension que nous attendons le budget 2010 définitif qui pour l’instant prévoit la suppression de 16000 postes. Que nous attendons, mais loin d’avoir les deux pieds dans le même sabot nous saurons dire ce que les personnels pensent de cette nouvelle casse du service public d’éducation.