Dans votre article du samedi 19 janvier, vous relayez les annonces du recteur de l’Education Nationale de l’académie de Dijon concernant la préparation de la rentrée 2008. Nous souhaitons réagir aux propos tenus :

Il est évident que le discours de Monsieur le recteur suit celui du Président de la République et vise plus à convaincre qu’à démontrer. La suppression des cours du samedi matin en est un exemple flagrant : comment peut-on penser améliorer les résultats des élèves en supprimant 72 heures de classe pour les élèves ? Donner plus à ceux qui ont moins a toujours été un slogan apprécié mais en l’occurrence les discussions en cours au niveau national sur l’utilisation de ces heures montre la difficulté de traduire concrètement une fausse bonne idée en décision utile pour les élèves. La question cruciale restant « comment donner plus d’heures à ceux qui en ont besoin, sans les stigmatiser, sans aller au-delà des 6 heures déjà longues de présence à l’école, en tenant compte des problèmes de transport et de garderie gérés par les municipalités ? ».

« Les programmes jugés trop lourds » est aussi une formule déjà entendue. Mais qui voulait nous faire faire une quatrième heure de sport à la rentrée ? L’augmentation des demandes à l’école (informatique, prévention routière…) a provoqué cette surcharge. Le retour aux fondamentaux est surtout une manière de masquer le manque de moyens qui sera donné à l’école. Toutes les expériences visant à améliorer la prise en charge des élèves les plus en difficultés comme le maître supplémentaire sont abandonnées alors qu’elles apportaient des résultats visibles et continus. Et les 8 postes en moins dans les écoles du département n’aideront pas à améliorer la réussite de nos élèves.

Concernant les mesures de suppression de postes dans le second degré, elles ne font que confirmer nos craintes. Nous subissons de plein fouet les résultats du programme idéologique annoncé et qui ne soucient pas des conditions de travail des élèves et des enseignants. La transformation de 87 emplois en heures supplémentaires, c’est 87 personnes qui se retrouvent au chômage. Leur expliquer que c’est pour augmenter le pouvoir d’achat (« travailler plus pour gagner plus ») des enseignants déjà en poste est un scandale.

Quant aux nouveaux dispositifs d’aide aux élèves dans les collèges, les PPRE et l’accompagnement éducatif, ils sont avec des moyens en diminution une dégradation de l’enseignement. Sans compter encore là les problèmes liés aux particularités des collèges ruraux.

Sans aucune discussion préalable avec les organisations syndicales et alors qu’un rapport de l’inspection générale avait rendu, en septembre 2005, un avis critique négatif sur l’expérimentation du Bac professionnel en trois ans, le ministre de l’éducation nationale Xavier Darcos a décidé la généralisation de celui-ci, le ministère de l’Agriculture en étendant l’application à l’enseignement agricole. Les syndicats enseignants du second degré de la FSU (SNUEP, SNETAP, SNES et SNEP) considèrent que ces mesures correspondent pour l’essentiel à des objectifs d’économie budgétaire qui ne font que peu de cas de l’élève et de sa formation. La mission du service public de l’Enseignement Professionnel consiste à accueillir l’ensemble des élèves orientés vers cette voie afin de leur assurer un niveau de qualification le plus élevé possible. L’accueil en BEP des élèves de classe de troisième permet souvent, malgré des difficultés réelles, une orientation positive en plaçant nombre des élèves en situation de réussite. La suppression des sections de BEP ne peut qu’entraîner un accroissement des sorties sans qualification du système éducatif car de nombreux élèves ne pourront accéder à un Baccalauréat Professionnel en trois ans au lieu de quatre actuellement. Cela d’autant que les exigences de ces bacs pro devraient être augmentées pour permettre, selon le ministre, une poursuite massive d’études en BTS et DUT.

Le recteur, en proposant de transformé 62% des places en première année de BEP en Bourgogne va encore plus loin que lui demandait le ministre (25 %).

La FSU 58 appelle à continuer à poursuivre la campagne unitaire avec les syndicats, les jeunes, les parents, les associations et les mouvements pédagogiques, à faire signer la lettre ouverte au président de la république. Nous appelons à réussir la journée d’actions du 24 janvier (grève et manifestation) dans laquelle nous plaçons au coeur des revendications (en plus de notre pouvoir d’achat) les conditions d’accueil et d’enseignement des élèves à la prochaine rentrée.