La FSU n’était pas opposée à la réouverture des écoles si et seulement si …

Déclaration du CTSD du 14 mai

La FSU défend des valeurs, celles d’une École solidaire, généreuse, citoyenne et croit en l’éducabilité de tous les enfants. Il a pu arriver que la FSU soutienne des collègues qui entraient en résistance parce que le ministère attendait un comportement servile de la part des personnels ou en désaccord profond avec le coeur du métier qu’ils ou elles avaient choisi.

Aujourd’hui, nous sommes dans un cas de figure inédit où ce sont des IEN qui prennent des libertés avec une circulaire ministérielle, celle du 4 mai et les exemples de contournement sont multiples :

"-" pression sur les collègues pour commencer la mise en oeuvre du retour à l’école le plus tôt possible et les obligeant à faire le déménagement des meubles ou tables alors qu’avec un peu d ‘anticipation ,les services municipaux auraient pu s’en charger.

"-" exigence de préparer la classe en distanciel dans les écoles elles-mêmes alors que le but est que le moins d’adultes possible ne se croisent.

"-" injonction à faire rentrer tous les niveaux de la scolarité quand la circulaire incite à commencer, nous pourrions dire, prudemment, par les GS, CP et CM2.

"-" remarque concernant les exigences en terme de ménage qui sous-entend que les enseignant.es seraient maniaques.

"-" manque de soutien quand les enseignants se trouvent en délicatesse avec la municipalité.

"-" minimisation des conditions d’exercice très particulières car la pression a un effet délétère sur les collègues qui ont plus besoin d’allié que de propos désagréables.

"-" oubli des AESH dans le compte des masques reçus dans les écoles qui ne dénote pas la considération que l’on serait en devoir de leur porter.

Nous savons que le maire de Nevers supporte mal le fait que la NIèvre soit dans le rouge ; cependant, nous savons aussi que le CIVID-19 rôde dans notre entourage et cette seule présence suffirait à en décourager plus d’un.e. Pourtant, les collègues réfléchissent à des organisations pour réussir un accueil dans le respect des règles sanitaires minimales décrites dans le protocole.

Alors, le SNUipp-FSU a incité les collègues à différer l’ouverture des écoles pour une organisation plus sure, invite à commencer modestement en accueillant peu d’élèves parce que les élèves ne sont pas qu’un nombre en rapport avec une surface (un élève pour 4 mètres 2 mais surtout parce que le déroulement d’une journée sera très très compliqué et il ne s’agit pas de minimiser cette donnée.

Monsieur Blanquer indique qu’à l’école de Poissy il a parlé avec un masque et que les élèves l’ont bien compris. Dont acte. Ce qu’il ne dit pas, c’ est qu’il y est resté 10 minutes, et personne n’évoque le fait que la voix et le visage sont des outils pour les enseignant.es. Le port d’un masque pendant 6 heures est une source de fatigue supplémentaire.

Tout y sera contre nature : Il faudra enseigner à ne pas coopérer, ne pas jouer ensemble, ne pas se mettre en rang, bref ce qui est aux antipodes des compétences que nous avons cherché à développer chez nos élèves.

Nous tenons ici à préciser qu‘il n’est pas question pour la FSU de réaliser des évaluations dans la période car nous savons bien que le but semi-avoué du retour des élèves dans les classes est la remise au travail des parents – qui commencent à réaliser qu’ il y a peu de places dans les écoles- et voilà le motif de ce forcing pour une startup-nation où les directrices et les directeurs reçoivent une checklist … de la part du rectorat.

Nous préférerons confirmer, comme la FSU l’a été rappelé au CHSCT, que toutes les écoles n’ont pas ouvert le 14, du fait des maires d’une part et du fait de la profession enseignante d’autre part si toutes les cases du protocole national ne pouvaient être cochées. Sur le terrain, personne ne sera déraisonnable.

Pour autant, la FSU est une organisation syndicale qui a estimé qu’il n’était pas inutile d’ouvrir les écoles dès lors que la santé des personnels était assurée. En effet, bien que n’étant pas assuré du retour à l’école des plus fragiles, ce ballon d’essai des conditions de normes sanitaires, de travail, de besoins en personnels permettra de mieux envisager ce qu’il conviendra de faire pour la rentrée de septembre. Il n’est pas question de statut pour la direction mais d’octroyer du temps aux directrices et directeurs pour la gestion et une aide administrative…ce qui est par ailleurs le cas pour les 3 semaines à venir.

En l’occurrence, au-delà des beaux discours élogieux dans tous les media, l’École aura besoin d’un plan d’urgence, de créations de postes et nous retrouvons là nos propos du mois de mars quant aux moyens pour une carte scolaire. 80 postes de RASED sont supprimés cette année c’est dire que le rabottage amorcé il y a dix ans se poursuit ; or, nous aurons grand besoin de ces personnels spécialisés.

Je ne terminerai pas cette déclaration sans citer les dysfonctionnements qui plongent les collègues qui participent au mouvement des personnels dans un certain désarroi (annexes non publiées) ou la découverte de règles au hasard de l’étude de situation qui nous interrogent : pourquoi les 3 points promis en cas de séparation de conjoint sont-ils seulement réservés maintenant aux seuls conjoints qui enseigneraient dans la même commune par exemple.

Ici encore, nous aurions besoin d’un Groupe de Travail que nous pouvons appeler autrement si Madame la Directrice Académique ne veut pas entendre ce terme.