On dit toujours que l’été, l’action syndicale, politique et militante est en sommeil.

Les mois de juillet et d’août 2006 en ont été le contre-exemple. Parce qu’un ministre voulait faire de cette saison celle de la chasse aux sans-papiers et que des associations, syndicats, églises, partis politiques voulaient l’en empêcher et lui disaient depuis quelques mois.

Sentant que il avait beaucoup à perdre à vouloir maintenir sa traque estivale, le ministre de l’intérieur pondit une circulaire le 13 juin : Les familles d’enfants scolarisés se verront proposer le doublement de la prime au retour et si elles ne l’acceptent pas pourront remplir un dossier de demande exceptionnelle de titre de séjour pour « vie privée et familiale ».

Pensant ainsi réduire à néant la mobilisation des collectifs et des réseaux qui étaient apparus partout en France ces derniers temps N. Sarkozy multipliait les discours.

Mais dans la Nièvre, le Collectif, après avoir organisé plus

d’une dizaine de réunions dans le département rencontrait

les services de la Préfecture pour faire appliquer la circulaire au mieux pour les familles et prendre toutes les précautions pour qu’elles ne risquent pas en se rendant à la

préfecture le refoulement à la frontière.

Mais dans la Nièvre le Collectif organisait un pique-nique citoyen où les citoyens pouvaient apporter leur soutien à tous

les élèves sans-papiers de la Nièvre (en premier lieu Patrick

N’Zinga qui voyait la date fatidique du 23 juillet se rapprocher).

Il était aussi question de désobéissance civile puisque

comme les militants le prévoyaient depuis la création du

Collectif, l’organisation des caches pour les enfants et les

parents menacés d’être renvoyés dans des pays qu’ils avaient fui ou qu’ils ne connaissent même pas était finalisée.

Le Collectif présentait ensuite ses dossiers au préfet qui garantissait à cette occasion la transparence et le travail en commun avec le Collectif.

Les oubliés de la circulaire sont les jeunes majeurs. Initiative est prise alors d’organiser pour 4 d’entre eux un parrainage républicain le 13 juillet à la mairie de Nevers. Si cette cérémonie ne leur a donné aucune assurance de rester en France, elle leur a assuré de la reconnaissance comme membres à part entière de notre communauté. 200 personnes étaient là pour le confirmer.

2 parrains (membres du collectif) et la plupart des membres du

conseil municipal (à part le premier d’entre eux) étaient aux côté de Viviane, Patrick, Hajaniaina et Suzanna.

A noter que pendant toute l’année et encore plus cet été, le sujet a été bien relayé par le Journal du Centre à l’instar des média nationaux à propos de RESF (Réseau Education Sans Frontière) avec lequel nous communiquons régulièrement.

Et pendant que le Collectif prépare une grande manifestation

prévue le 30 août le préfet annonce qu’il accorde un titre de séjour à Patrick et Viviane pour un an et que la grande majorité des familles ayant déposé un dossier dans le cadre de la circulaire ont eu satisfaction. C’est bien sûr une victoire mais aussi la reconnaissance du bien-fondé de nos actions. C’est enfin la prise en compte par les services de l’Etat de situations personnelles.

Notre action ne s’arrêtera pas là et nous continuerons à demander de respecter les droits humains. Nous sommes tous des citoyens qui ne pouvons supporter de voir des jeunes et leurs parents vivre le cauchemar de l’expulsion dans des pays où leur sécurité n’est pas assurée.

Dans la Nièvre d’autres cas restent à régler. Nous continuerons à les exposer, et, alors qu’une nouvelle rentrée scolaire s’effectue, nous envisageons déjà nouvelles actions pour exiger la régularisation des dernières situations connues.